Étiquette : <span>Nativité</span>

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Histoire Sainte illustrée .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Conclusion

À la fin du déjeu­ner, qui a réuni tout le monde, maman dit gaiement.

— Allo ! la petite jeu­nesse, faut-il que je vous révèle le pro­jet de Colette ?

Trois têtes se lèvent en un amu­sant mou­ve­ment d’ensemble.

— Eh bien ! le voi­ci… Tan­tôt vous irez à Beth­léem, et vous emmè­ne­rez Maria­nick et Yamil.

— Chic ! dit Pierre.

Mais Bru­no, posi­tif, réclame :

— Pour­quoi ?

— Colette vous l’ex­pli­que­ra, mais seule­ment lorsque vous serez rendus.

Le car dépose les voya­geurs à Beth­léem en quelque vingt minutes à peine.

Avant de péné­trer dans la ville, Colette pro­pose un arrêt dans l’une de ces grandes prai­ries qui entourent Beth­léem. Par groupes, des mou­tons broutent, pai­sibles, sous le regard de leurs ber­gers immo­biles. Tout est calme, silen­cieux, et ce silence gagne même les enfants.

Quand cha­cun s’est ins­tal­lé au mieux, Colette dit drôlement :

— Mes­dames, mes­sieurs, mes chers enfants… le pro­fes­seur d’ que vous avez hono­ré de votre confiance a vou­lu ici vous faire ses adieux…

Pierre applau­dit en riant ; mais Bru­no, la larme à l’œil mur­mure très inquiet :

— Tu vas pas t’en aller, tate ?

Le Christ est l'aboutissement de l'Ancien TestamentColette prend à deux mains la bonne tête ronde du petit homme et l’embrasse :

— Mais non, mon pauvre gros. C’est l’His­toire qui s’en va, parce qu’elle est finie.

Nicole, Yamil, Pierre, écou­tez bien : Depuis le péché d’A­dam et d’Ève, tout ce que nous vous avons racon­té devait se ter­mi­ner ici. À tra­vers les siècles, le Bon Dieu voyait d’a­vance cette toute petite ville… Abra­ham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, les Juges, les Rois, les per­sé­cu­tions, les batailles, tout était vou­lu, pré­vu pour abou­tir à Bethléem.

Bru­no fixe Colette de ses grands yeux étonnés.

— Pour­quoi ici ?

— Pierre, pour­rait vous le dire. De fait Pierre envoie à sa sœur un regard qui signi­fie : Bien sûr, mais fais comme si je ne savais rien.

Auteur : Bastin, R., O.M.I | Ouvrage : La simple histoire de la Vierge Marie .

Temps de lec­ture : 20 minutes

Récit de l'annonciation pour les jeunes du Caté

Catéchèse mariale pour les jeunesPRÈS ses fian­çailles, Marie quit­ta Jéru­sa­lem pour pré­pa­rer à Naza­reth la mai­son qu’elle occu­pe­rait avec Joseph, lors­qu’elle serait mariée.

Ne vous ima­gi­nez pas une belle mai­son ! En Orient, les demeures ne sont pas très jolies. Gros blocs car­rés, per­cés de petites fenêtres afin que le soleil ne pénètre pas (le soleil est très chaud dans ce pays), elles res­semblent à un jeu de cubes qu’on aurait dis­per­sés dans le jardin.

L’in­té­rieur en est fort pauvre aus­si. On y trouve juste le strict néces­saire pour faire la cui­sine et pour le sommeil.

Comme Marie avait beau­coup de goût, elle avait dis­po­sé ses humbles objets avec tant d’art que sa mai­son était vrai­ment très avenante.

Un soir de mars, près du feu de bois allu­mé pour cou­per l’hu­mi­di­té, Marie, ayant fini son ménage, s’é­tait assise pour lire la Bible. Les langues rouges et jaunes des flammes léchaient les bûches noires et grises, et Marie, le livre ouvert sur les genoux, son­geait dou­ce­ment à ce Mes­sie pro­mis à tra­vers toute l’ et atten­du avec quelle impatience !

Il y a bien long­temps, le Bon Dieu avait annon­cé qu’Il revien­drait sur la terre pour par­don­ner et répa­rer le péché d’A­dam et d’Ève, lorsque les hommes seraient prêts à Le rece­voir. Jusque-là, Il n’a­vait pas encore trou­vé une âme assez pure pour deve­nir sa maman, assez fidèle pour n’ai­mer que Lui, assez forte pour accep­ter sa souf­france. Marie aurait tant aimé être choi­sie comme maman du Bon Dieu, mais elle se trou­vait si humble, si petite, si pauvre qu’elle n’o­sait espé­rer un pareil hon­neur. Alors, elle pria de tout son cœur pour que les hommes, ces­sant d’of­fen­ser le Bon Dieu, Lui per­missent de réa­li­ser son grand dessein.

Marie prie dans son coeur à Nazareth

Le feu de bois s’é­tei­gnait dou­ce­ment. Les grandes flammes n’é­taient plus dans l’âtre sombre qu’une poi­gnée d’é­toiles pal­pi­tantes. Et Marie se deman­dait ce qu’elle pour­rait bien faire pour hâter la venue du Messie.

Sou­dain le feu sif­fla — on eût dit une corde de vio­lon­celle qui, seule, eût chan­té — et voi­ci que les braises endor­mies, dou­ce­ment, se réveillent. L’une après l’autre, les flammes se dressent de leur lit de pourpre, elles s’é­tirent, se courbent, se balancent ; elles retombent mol­le­ment encore sur leur couche. La chan­son se fait plus impé­rieuse ; alors, sou­dain dres­sées, elles montent à l’as­saut de l’âtre en une flam­bée magni­fique, chas­sant l’ombre dans les coins les plus recu­lés de la pièce et inon­dant de lumière et de cha­leur Marie éton­née d’un tel réveil.

Une arai­gnée, qui au bout de son fil fai­sait une petite sieste avant la chasse de la nuit, crut le matin déjà arri­vé et remon­ta bien vite se cacher au pla­fond, mau­dis­sant sa paresse et ce long somme qui la met­tait à la diète. Le cana­ri s’é­broua dans sa cage entr’ou­verte et, comme un oiseau d’or, vint se poser sur la che­mi­née, près d’un gros bou­quet d’an­co­lies dont les corolles, mor­dues par la lumière, posaient à chaque feuille une petite auréole tremblante.

Marie, de ses yeux lim­pides, regar­da l’oi­seau, les fleurs, la lumière et, tout à coup, eut l’im­pres­sion qu’il y avait quel­qu’un der­rière elle.

Brus­que­ment, elle se retour­na sur son bas tabou­ret et décou­vrit un ange si beau, si majes­tueux qu’elle tom­ba à genoux, lâchant son livre pour mieux joindre les mains. À ses pieds, son ombre se recro­que­villa et, le plus dou­ce­ment qu’il put, le cana­ri rega­gna sa cage, sans faire le moindre bruit.