Étiquette : <span>Malade</span>

Ouvrage : Tout l'Évangile en images | Auteur : Baeteman, R. P. J.

Un des chefs de la Syna­gogue, Jaïre, deman­dait à Jésus de gué­rir sa fille mou­rante. Mais bien­tôt, on vient lui annon­cer que sa fille était morte. Jésus lui dit alors : « Ne crains rien, crois seule­ment ! » Puis, accom­pa­gné de Jaïre, il se ren­dit à sa mai­son. En arri­vant, il voulut…

Ouvrage : Lectures Catholiques

Veillées de Noël

Cette légende, l’une des plus popu­laires de l’Her­zé­go­vine, parait avoir été mise en vers au XIIe siècle.

Or, c’é­tait la nuit de Noël ; la neige tom­bait à gros flo­cons et le vent gémis­sait dans les branches des grands arbres. 

Et dans le hameau, toutes les chau­mières étaient désertes, et les habi­tants s’a­che­mi­naient gaie­ment vers la cha­pelle de bois bâtie au som­met de la montagne. 

Cepen­dant une petite mai­son était res­tée éclai­rée. Or, dans cette mai­son était un ber­ceau où gisait un petit enfant malade ; sa mère pleu­rait à genoux. 

Dans le fond de la chambre était une petite lampe fumeuse, dont la flamme vacillait tristement. 

La neige tom­bait tou­jours, et le vent gémis­sait dans les branches des grands arbres. 

Lors la pauvre mère se pen­cha sur le ber­ceau de son enfant et elle regarda. 

Ouvrage : Toussaint | Auteur : Markowa, Eugenia

VI

UNE heure pas­sa ain­si, puis une autre. Jeanne s’ap­pli­quait aujourd’­hui à faire toute chose avec plus de soin que d’habitude.

Ne dési­rait-elle pas offrir son zèle en sacri­fice pour l’in­con­nu « perdu » ? 

Appor­ter son petit tri­but aux Saints, c’é­tait la meilleure pré­pa­ra­tion pour la fête du lendemain. 

Et il y avait tant à faire dans la mai­son et au jardin. 

Au jar­din, il fal­lait bien s’oc­cu­per un peu de ses frères. Ils étaient en train de construire dans le sable une grande forteresse.

— Qui sera sei­gneur de la for­te­resse ? Et Jeanne, qui sera-t-elle ? 

Pen­chés tous trois au-des­sus de leur châ­teau fort minus­cule, ils avaient l’air de géants. 

Jeanne prit le rôle de la bergère. 

— Quel est le Dau­phin ? Fran­çois ou Bernard ? 

Ce n’é­tait pas une simple bergère. 

Un mor­ceau de car­ton rem­pla­ça le bou­clier. La voi­là prête au com­bat, prête à don­ner sa vie. 

Que le Dau­phin espère. Elle chas­se­ra l’en­ne­mi hors des frontières. 

— Je me confie à Dieu, dit Jeanne en se dres­sant devant Bernard. 

— C’est bien, ma Pâque­rette du Para­dis, dit le Dau­phin en lui remet­tant l’étendard… 

Papa, à son retour de l’hô­pi­tal trou­va ses enfants en plein jeu. 

Il s’ar­rê­ta un ins­tant et les embras­sa d’un tendre regard.

VII

IL ne pou­vait pas encore être ques­tion de pré­pa­rer le repas à la maison. 

C’é­tait midi. 

On déci­da d’al­ler au restaurant. 

Papa ouvrit son journal. 

— Va cher­cher maman, dit papa à Jeanne en posant une main cares­sante sur sa tête. 

Jeanne se pres­sa pour mon­ter l’escalier. 

Au pre­mier on ne per­ce­vait aucun bruit. Les chambres atten­daient déjà toutes prêtes. Par la fenêtre don­nant sur l’es­ca­lier on voyait un car­ré de ciel. Le jour était doux comme un jour d’adieu.

Jeanne mon­ta au second étage et, péné­trant dans la pre­mière pièce, elle trou­va sa mère.

C’é­tait une petite chambre car­rée, toute blanche, amé­na­gée en chapelle.

Jeanne trouve maman en prière

Sur un tapis bleu il y avait contre le mur une table un peu sur­éle­vée et cou­verte d’une nappe bro­dée. Au-des­sus se trou­vait une croix d’i­voire, que Jeanne connais­sait depuis tou­jours. Au-des­sous deux vases étaient gar­nis de fleurs. 

Maman se tenait à genoux devant le cru­ci­fix, le visage plon­gé dans les mains. 

Jeanne regret­ta que papa ne fût pas là avec elles. 

Ouvrage : Toussaint | Auteur : Markowa, Eugenia

Première Partie

31 octobre

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I

DU bal­con du deuxième étage les enfants regar­daient dans la rue. 

Le mou­ve­ment y régnait déjà mal­gré l’heure matinale. 

Les enfants fixaient avi­de­ment le grand camion arrê­té devant la maison. 

C’é­tait un camion de démé­na­ge­ment avec une porte à l’arrière. 

Des hommes en blouse bleue débou­chaient sans cesse de la porte cochère avec des meubles qu’ils trans­por­taient, à deux ou à quatre, sur leurs épaules, pour les pla­cer dans le camion.

Ain­si dis­pa­rais­sait tout ce que les enfants connais­saient si bien. 

Jus­qu’i­ci ils avaient tou­jours vu les meubles comme sou­dés à leur place. 

Il n’en était plus ainsi. 

Le buf­fet, déta­ché du mur, était trans­por­té comme un bles­sé ou un mort. 

Le pia­no à queue qui le sui­vait était enfon­cé avec effort dans les pro­fon­deurs du camion. 

Les chaises avaient des ailes. 

Chaque objet enfin chan­geait aujourd’­hui d’as­pect, à la lumière du jour, dans la rue. 

N’é­taient-ils pas des­ti­nés à un éclai­rage estom­pé, der­rière les rideaux ? 

Ils parais­saient main­te­nant désem­pa­rés, livrés au jeu du destin… 

Au bal­con l’aî­né des gar­çons, Ber­nard, trou­vait que la place de Fran­çois était la meilleure, tan­dis que celui-ci sou­te­nait le contraire. 

En bas, dans la rue, se pour­sui­vait le démé­na­ge­ment de leur mai­son, de la mai­son qui les avait vus naître et grandir.

Les enfants suivent le déménagement de leur maison

C’é­tait un jour enso­leillé et doux, vigile de la Toussaint. 

— Les choses s’ar­rangent ain­si, — disait maman la veille, alors que les meubles étaient encore à leurs places, sur les par­quets dépouillés des tapis, que les fenêtres étaient déjà sans rideaux et que les murs s’é­ta­laient tris­te­ment avec des taches claires à l’emplacement des tableaux, — le démé­na­ge­ment tombe jus­te­ment pen­dant la vigile de la Tous­saint ; confions donc notre nou­velle demeure à l’in­ter­ces­sion de tous les Saints. 

Le démé­na­ge­ment avait l’air d’un voyage ; on ne chan­geait cepen­dant pas de quartier. 

Jeanne, à qui maman avait mon­tré déjà la nou­velle habi­ta­tion, était obli­gée d’en refaire à plu­sieurs reprises la des­crip­tion. Les gar­çons la tour­men­taient de leurs questions. 

— Toute la mai­son sera donc à nous ! s’é­criaient-ils avec joie. 

Et puis de nouveau :

— Com­ment est-ce ? Com­ment est-ce ? dis, Jeanne ! 

— De la rue, — répon­dait-elle, — la mai­son res­semble à toutes les autres, mais, en entrant par la porte cochère, dans la cour, on aper­çoit tout au fond à l’é­cart, un peu sur la droite, notre vil­la avec ses deux étages et un petit jar­din qui l’entoure. 

La cadette, très calme, demanda : 

— Y a‑t-il des pommes de terre dans l’enclos ? 

Rien n’é­tait capable de chan­ger son humeur impas­sible et son bon appétit. 

Elle regar­dait de son air tran­quille char­ger les meubles, fer­mer le camion et démar­rer le lourd véhi­cule tiré par quatre chevaux.

II

APRÈS le départ du camion, les enfants se mirent à cou­rir à tra­vers les pièces vides et pleines d’échos. 

Maman avait les yeux rougis. 

Ouvrage : La semaine de Suzette

Blot­tie au pied de la vieille église qui domi­nait la place en pente de la petite ville, la mai­son du doc­teur Gérard se dres­sait, toute grise et morose, presque bran­lante à force d’être vieille, et toute ron­gée de mousse aux angles de ses pierres dis­jointes. Gaie et peu­plée autre­fois par une nom­breuse famille, elle avait vu, peu à peu, ses habi­tants dis­pa­raître à la suite de deuils suc­ces­sifs et répé­tés, et, actuel­le­ment, elle n’é­tait plus habi­tée que par le doc­teur et sa petite fille, ché­tive enfant de dix ans qu’un état de san­té très pré­caire et une édu­ca­tion défec­tueuse ren­daient sau­vage et chagrine. 

Les révoltes de Germaine furent nombreuses contre son institutrice.
Les révoltes de Ger­maine furent nombreuses

Le doc­teur avait vu sa vie com­plè­te­ment assom­brie par la perte d’une femme ten­dre­ment aimée, et de plu­sieurs enfants, et bien qu’ai­mant pas­sion­né­ment sa petite Ger­maine, la seule affec­tion qui lui res­tât, il ne par­ve­nait pas à domp­ter, pour elle, son carac­tère taci­turne, de sorte que l’en­fant, vivant sans cesse dans un milieu triste et dépri­mant, avait fini par y perdre la belle gaî­té insou­ciante de l’en­fance et les cou­leurs roses de ses joues. 

Une vieille ser­vante était sa seule com­pa­gnie et lui ser­vait à la fois de men­tor et de cha­pe­ron. Très experte dans l’art culi­naire, elle excel­lait à confec­tion­ner des­serts et plats sucrés aux­quels Ger­maine tou­chait du bout des dents, mais, com­mune et com­plè­te­ment illet­trée, son influence morale et intel­lec­tuelle sur l’en­fant était à peu près nulle ce dont s’a­vi­sa, un jour, le doc­teur entre deux tour­nées de visites à ses malades. Il déci­da donc de don­ner, sans tar­der, une gou­ver­nante à la fillette, afin de lui pro­cu­rer l’ins­truc­tion et aus­si l’é­du­ca­tion indis­pen­sables, pour elle, dans le milieu où la Pro­vi­dence l’a­vait placée. 

Ayant eu recours aux influences plus ou moins habiles de plu­sieurs vieilles amies de sa famille, il finit par choi­sir par­mi les nom­breuses can­di­dates qui lui furent pré­sen­tées, et don­na ses pré­fé­rences à une jeune femme dont la phy­sio­no­mie douce et pre­nante et les excel­lentes réfé­rences lui firent bien augu­rer de ses talents d’éducatrice. 

Mais Ger­maine n’é­tait pas du tout de cet avis. Habi­tuée à une exis­tence facile où son caprice était le seul guide, elle vit, avec le plus grand déplai­sir, cette auto­ri­té nou­velle prendre des droits dans sa vie, chose d’au­tant plus pénible pour elle que Mme Bil­za, son ins­ti­tu­trice, bien que deman­dant très peu exi­geait très aima­ble­ment que ce peu fût ponc­tuel­le­ment rempli.

Les révoltes de Ger­maine furent nom­breuses ; son humeur cha­grine s’en accrut. Elle res­ta, pour Mme Bil­za, aus­si sau­vage et aus­si énig­ma­tique qu’au pre­mier jour. 

Quelque chose pour­tant com­men­çait à s’at­ten­drir en elle, et un vague remords lui venait quand, après une de ses colères cou­tu­mières, la jeune femme, toute bri­sée mora­le­ment, s’en-fuyait vite dans sa chambre et en res­sor­tait, quelques ins­tants après, les yeux rouges, il est vrai, mais plus tendres et plus sup­pliants encore quand ils se posaient sur sa petite élève.