Temps de lecture : 2 minutesJacques et Françoise passent leurs grandes vacances dans un village du centre de la France. C’est un très joli pays, à la fois verdoyant et montagneux, avec des ruisseaux rapides où leur papa pêche la truite. Comme dans beaucoup de campagnes, le village s’est dépeuplé. C’est pourquoi il n’y a…
Série : <span>Jacques et Françoise découvrent la messe</span>
Qu’est-ce qu’une chasuble ?
Jacques — Ce que je voudrais d’abord savoir, mon Père, c’est pourquoi vous avez un petit tapis sur le dos quand vous dites la messe.
Françoise — Un petit tapis ! Ça s’appelle une chasuble.
Jacques— Et après ? Peux-tu me dire ce que ça veut dire : chasuble ? Tu n’en sais rien, grosse maligne !
Le Père — Chasuble vient du latin casula qui veut dire petite maison. Casa : maison ; casula : petite maison.
Jacques — Mais ça ne ressemble pas du tout à une maison. On dirait plutôt les panneaux des hommes-sandwichs un panneau par-devant, un panneau par-derrière.
Le Père — C’est vrai pour la chasuble que je mets tous les jours. Mais dimanche dernier, rappelle-toi, j’avais une chasuble qui m’enveloppait tout entier, comme une petite maison.
Françoise — Et comme votre burnous.
Le Père — En effet, à l’origine la chasuble était quelque chose d’analogue au burnous des Africains, ou à la toge des Romains d’autrefois.
Jacques — Pourquoi ajouter ce vêtement à tous ceux que vous portez déjà ? En été, l’église n’est pas si froide, et à l’intérieur vous n’avez pas à vous préserver de la pluie ?
Françoise — Le prêtre ne met pas des ornements pour dire la messe parce que ce serait utile. Ce sont des vêtements qui ne servent à rien, voyons !
Jacques — Alors c’est idiot, si ça ne sert à rien !
Françoise — Ça ne sert à rien, mais c’est obligatoire. Ça s’est toujours fait et c’est comme ça parce que c’est comme ça. N’est-ce pas mon Père ?
Le Père — Les vêtements ne servent pas seulement à préserver du froid et de la pluie. Pourquoi est-ce que le facteur, ou le gendarme, n’est pas habillé comme n’importe qui ?
Françoise — Leur costume sert à les faire reconnaître. Mais vous, mon Père, on vous reconnaît bien suffisamment à votre robe blanche et à votre bonnet rouge. Et monsieur le curé, on le reconnaît à sa soutane noire.
Le Père— Vous avez raison. Pourtant, on peut changer son costume habituel, ou y ajouter un autre vêtement pour deux autres raisons. Voyons, Françoise, le dimanche pour aller à la grand-messe le matin, et à la fête l’après-midi, est-ce que tu gardes ta robe à carreaux et ton tablier ?
La messe est une fête
Françoise — Oh non ! Je mets ma robe des dimanches, qui est beaucoup plus jolie, et plus fragile.
Jacques — J’ai bien réfléchi, mon Père, à ce que vous nous avez expliqué hier. Mais, si le prêtre représente Jésus-Christ, l’enfant de chœur, qu’est-ce qu’il représente ?
Françoise — Rien du tout ! La preuve c’est qu’on s’en passe très bien. Quand tu ne te réveilles pas pour la messe, c’est madame Goupil, la sacristine, qui dit les réponses et qui agite la sonnette.
Jacques — Peut-être. Mais moi, je mets une soutane rouge et un surplis. Et puis je transporte le missel, je présente les burettes, et vous, les femmes, vous ne pouvez pas le faire !
Le Père — L’enfant de chœur, ou plus exactement l’acolyte, représente le peuple de Dieu. Le prêtre n’a pas le droit de célébrer la messe tout seul. La messe c’est l’affaire du prêtre et, avec lui, de tout le peuple chrétien.
Françoise — Pourquoi ? Est-ce que Jésus-Christ n’était pas tout seul sur la croix ?
Le sacrifice de l’unité
Le Père — C’est bien vrai ! Mais pourquoi est-il mort sur la croix ? Il nous l’a dit : « pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés ». Par son sacrifice du Calvaire il les a réunis en un seul Corps, son Corps, ce qu’on appelle l’Église. C’est pourquoi, depuis qu’il est mort — et ressuscité —, Jésus ne peut plus offrir son sacrifice tout seul. Son sacrifice est en même temps celui de l’Église, qui l’offre avec lui.
En outre, c’est bien vrai que le prêtre en célébrant la messe représente le sacrifice du Calvaire, mais il fait ce que Jésus a fait à la Cène. C’est après la Cène qu’il a dit : « Faites ceci en mémoire de moi. » Et à la Cène, Jésus n’était pas tout seul. Il a présenté le pain et le vin à ses Apôtres en disant : « Prenez et mangez-en tous… Prenez et buvez-en tous. »
Jacques — Alors, quand je sers la messe, je dois offrir le pain et le vin avec le prêtre ?
Le Père — Le prêtre est seul à prendre le pain et le calice dans ses mains, mais tous les chrétiens doivent offrir avec lui, dans leur cœur. C’est pour cela que le prêtre se tourne si souvent vers les fidèles, les interpelle, leur dit : Dominus vobiscum.
Jacques — Et je réponds : Et cum spiritu tuo.
Françoise — Quand tu es seul. Mais quand nous sommes là, nous le disons aussi.
Le Père — Et vous avez raison. Même si on ne sait pas le sens de ces paroles il est important de les dire, pour montrer qu’on s’unit au prêtre.
La messe est une action
Le Père — Nous avons vu que la messe a deux personnages indispensables, le prêtre et le peuple des baptisés. Mais est-ce que cela suffit pour célébrer la messe ?
Jacques — Oh non ! Il faut un missel, des cierges, une sonnette…
Françoise — Des nappes, un ciboire, la clé du tabernacle…
Le Père — Ne nous perdons pas dans les détails. Ce prêtre, qu’est-ce qu’il va faire ? Parler ? Et les fidèles, écouter et répondre ? La messe est donc un discours, une conversation ?
Jacques — Pas seulement. A la messe on fait quelque chose.
Françoise — Jésus a dit à la Cène : « Faites ceci en mémoire de moi » !
Le Père — Et qu’est-ce qu’il avait fait ?
Jacques — Il avait pris du pain et du vin.
Le Père — Voilà ce qui est important ! Et pourquoi Jésus a‑t-il pris du pain et du vin ?
Jacques — Pour les donner à ses disciples, en disant : « Prenez et mangez, prenez et buvez… »
Françoise — Attends ! Attends ! Il a dit aussi : « Ceci est mon Corps. Ceci est mon Sang. » Parce qu’il a voulu que nous mangions son corps et que nous buvions son sang.
Le Père — C’est cela : avant la communion, et en vue de la communion, il y a la consécration. Et pourquoi Jésus nous donne-t-il son corps à manger et son sang à boire sous les apparences du pain et du vin ?
Françoise — Parce que nous ne pourrions pas manger son corps et boire son sang comme ça, directement. On n’oserait pas… et puis ça lui ferait mal !
Jacques — On n’est pas des anthro
Le Père — Aujourd’hui, mes enfants, notre explication de la messe se déroulera dans l’église. J’en ai besoin pour vous montrer quelque chose… qui est indispensable pour dire la messe. Savez-vous quoi ?
Françoise — C’est l’église !
Jacques — Pas du tout, voyons. En sortie de patrouille, nous avons souvent la messe en forêt ou en montagne.
Le Père — Dans l’église de pierres il y a un objet qui est en pierre aussi — et qui est absolument indispensable pour célébrer la messe, même en plein air. Voyons, je vous ai dit quelque chose qui peut vous aider à trouver… Regardez autour de vous.
Françoise — La lampe du Saint-Sacrement.
Jacques — Que tu es bête ! Pour qu’il y ait le Saint-Sacrement, il faut qu’il y ait eu une messe avant. Et à la messe en plein air, il n’y a pas le Saint-Sacrement.
Le Père — Quelque chose qui représente Jésus-Christ.
Jacques — Encore ! Le prêtre représente Jésus-Christ, les fidèles représentent Jésus-Christ — enfin, son Corps — le pain et le vin représentent Jésus-Christ…
Le Père — Ils font même beaucoup plus que le représenter : ils le rendent présent. Jésus est présent là où étaient auparavant le pain et le vin… Vous ne trouvez pas ?
Françoise — Je donne ma langue au chat.
Le Père — Eh bien, c’est