Notre Dame de La-vang : origine du Pèlerinage
La-vang est situé au milieu de la jungle vietnamienne, à quelques kilomètres de la citadelle de Quang-tri et de la florissante chrétienté de Co-vuu.
La tradition rapporte que, il y a environ cent ans[1], des chrétiens de Co-vuu, fuyant la persécution, vinrent se réfugier en ce lieu alors entouré d’une grande forêt ; ces braves gens étaient très pieux. Tous les soirs, ils se réunissaient dans la pauvre chaumière qui leur servait d’oratoire, et là, devant une grossière image de la sainte Vierge, ils priaient avec ferveur. Demandaient-ils à la mère de Dieu la cessation de la peste, du choléra, fléaux si fréquents en Annam ? La suppliaient-ils de les préserver des tigres si nombreux dans la forêt ? Ou plutôt de faire jouir leur pays de la paix religieuse ?
Un soir, au moment où ils se retiraient, une dame d’une beauté ravissante leur apparut ; elle était vêtue de blanc et entourée de lumière ; deux charmants enfants, portant chacun un flambeau, se tenaient près d’elle. La dame passa et repassa plusieurs fois devant les chrétiens ravis, ses pieds touchant le sol comme pour en prendre possession puis elle s’arrêta, et d’une voix très douce, prononça ces paroles que tout le monde entendit et que la tradition a pieusement gardées :
« Mes enfants, ce que vous m’avez demandé, je vous l’accorde, et désormais tous ceux qui viendront ici me prier, je les exaucerai. »
Ayant ainsi parlé, elle disparut, et après elle la lumière qui l’entourait.
Grâces
Ce que la sainte Vierge avait promis, elle l’accomplit. Au récit des grâces nombreuses qu’elle répandait dans son humble sanctuaire de La-vang, les pèlerins accoururent, des environs d’abord, puis de contrées plus éloignées, et le culte de Notre Dame de La-vang n’a cessé de grandir. Parmi les grâces qu’elle répand, il en est une qu’elle se plaît à accorder plus fréquemment que toute autre : celle d’avoir des enfants.
- [1] Note : Ce texte date de 1901. Les apparitions dont il est question ici ont eu lieu vers 1798↩