Catégorie : <span>Autres textes</span>

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Temps de lec­ture : 8 minutes

Notre Dame de La-vang : origine du Pèlerinage

La-vang est situé au milieu de la jungle viet­na­mienne, à quelques kilo­mètres de la cita­delle de Quang-tri et de la flo­ris­sante chré­tien­té de Co-vuu.

Récit pour les enfants des apparitions de ND de LaVangLa tra­di­tion rap­porte que, il y a envi­ron cent ans[1], des chré­tiens de Co-vuu, fuyant la per­sé­cu­tion, vinrent se réfu­gier en ce lieu alors entou­ré d’une grande forêt ; ces braves gens étaient très pieux. Tous les soirs, ils se réunis­saient dans la pauvre chau­mière qui leur ser­vait d’o­ra­toire, et là, devant une gros­sière image de la sainte Vierge, ils priaient avec fer­veur. Deman­daient-ils à la mère de Dieu la ces­sa­tion de la peste, du cho­lé­ra, fléaux si fré­quents en Annam ? La sup­pliaient-ils de les pré­ser­ver des tigres si nom­breux dans la forêt ? Ou plu­tôt de faire jouir leur pays de la paix  ?

Un soir, au moment où ils se reti­raient, une dame d’une beau­té ravis­sante leur appa­rut ; elle était vêtue de blanc et entou­rée de lumière ; deux char­mants enfants, por­tant cha­cun un flam­beau, se tenaient près d’elle. La dame pas­sa et repas­sa plu­sieurs fois devant les chré­tiens ravis, ses pieds tou­chant le sol comme pour en prendre pos­ses­sion puis elle s’ar­rê­ta, et d’une voix très douce, pro­non­ça ces paroles que tout le monde enten­dit et que la tra­di­tion a pieu­se­ment gardées :

« Mes enfants, ce que vous m’a­vez deman­dé, je vous l’ac­corde, et désor­mais tous ceux qui vien­dront ici me prier, je les exaucerai. »

Ayant ain­si par­lé, elle dis­pa­rut, et après elle la lumière qui l’entourait.

Grâces

Ce que la sainte Vierge avait pro­mis, elle l’ac­com­plit. Au récit des grâces nom­breuses qu’elle répan­dait dans son humble sanc­tuaire de La-vang, les pèle­rins accou­rurent, des envi­rons d’a­bord, puis de contrées plus éloi­gnées, et le culte de Notre Dame de La-vang n’a ces­sé de gran­dir. Par­mi les grâces qu’elle répand, il en est une qu’elle se plaît à accor­der plus fré­quem­ment que toute autre : celle d’a­voir des enfants.

  1. [1] Note : Ce texte date de 1901. Les appa­ri­tions dont il est ques­tion ici ont eu lieu vers 1798
Auteur : Mané, Pierre | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 9 minutes

Par extra­or­di­naire, Jacques Tri­mard ne ren­trait pas ivre ce soir-là. L’in­quié­tude de savoir sa femme malade, la peur de faire empi­rer la fièvre lui avaient impo­sé la sobrié­té au sor­tir de l’atelier.

Tris­te­ment il avait sui­vi son che­min à tra­vers les rues… plus tris­te­ment encore, il gra­vis­sait ses étages en se disant :

– Que vais-je trou­ver là-haut ? Ma femme mou­rante… aban­don­née… la mai­son en désordre comme je l’ai lais­sée ce matin… pas de dîner… Ah ! misère de misère !…

Et, blas­phé­mant, il pousse la porte.

Il s’ar­rête, jetant un cri, non d’ef­froi… mais d’étonnement…

Tout dans la cham­brette est ran­gé… le plan­cher balayé… le lit de la malade propre et blanc… sur la table une nappe et une sou­pière fumante…

– Hein ?… fit l’homme.

– Tu es bien chez toi, entre donc, Jacques, répond la femme en sou­riant de ses lèvres pâlottes.

Tri­mard croit rêver.

– On n’est pour­tant plus au temps des fées ! s’écrie-t-il.

– Si donc… j’en ai vu une aujourd’­hui… et bienfaisante.

– Et quelle est-elle ? demande l’homme intrigué.

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Temps de lec­ture : 5 minutes

Récit d'un missionnaire d'Océanie pour les petits et le catéchisme

Aux Îles Gil­bert[1], le côté « carte pos­tale » de la fête de s’é­va­nouit, balayé par le souffle de l’a­li­zé[2] ; dépouillé d’un folk­lore par­fois super­flu, le mys­tère de la Nati­vi­té gagne en pro­fon­deur, serre de plus près les réa­li­tés du Salut. Nos Gil­ber­tins vivent leur Noël inten­sé­ment ; ils en font une mani­fes­ta­tion publique de foi ; on « va à Noël » dans nos îles, comme on va en pèle­ri­nage, se retrem­per dans la prière et la , tous ensemble réunis pour une longue semaine à la sta­tion prin­ci­pale de la .

Récit pour les momes du catéchisme dans les missionsCet aspect com­mu­nau­taire de la fête n’est pas le moins frap­pant. A Abe­ma­ma, le Père char­gé de l’é­cole Mano­kou est aus­si curé de l’île. Le dimanche, il des­sert l’un ou l’autre des huit vil­lages répar­tis sur un crois­sant de terre de 34 kilo­mètres… Mais à Noël, les rôles sont inver­sés : les catho­liques se déplacent et viennent à lui.

* * *

Comme l’hi­ron­delle en avance sur le prin­temps, un pre­mier groupe s’est ins­tal­lé le 21 décembre dans la « manéa­pa », l’ins­ti­tu­tion gil­ber­tine par excel­lence, la mai­son « com­mune », le lieu obli­gé de toute réunion. Celle de Mano­kou est 

  1. [1] Les Îles Gil­bert sont un archi­pel de l’O­céa­nie, sous l’é­qua­teur.
  2. [2] Un vent des régions chaudes du globe.
Auteur : Bazin, Martine | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 7 minutes

La nuit était froide et le ciel d’O­rient écla­tait en myriades d’é­toiles plus belles les unes que les autres. Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior étaient sor­tis sur la ter­rasse de leur palais, et ils ne se las­saient pas de contem­pler le firmament.

Cette nuit-là, les Rois Mages savaient qu’un astre nou­veau devait appa­raître, dif­fé­rents de tous les autres… Un signe céleste, qui annon­ce­rait la nais­sance du Sau­veur pro­mis à tous les hommes.

Or, voi­ci qu’il appa­rut sous leurs yeux, sor­tant de l’in­fi­nie pro­fon­deur des cieux. Il res­sem­blait à une flamme immense d’où jaillis­saient des mil­liers de lumières de toutes les cou­leurs. Les Mages res­taient là, émer­veillés, n’o­sant par­ler en pré­sence du signe de Dieu.

C’est alors que le jeune frère de Bal­tha­zar, Arta­ban, les rejoi­gnit et rom­pit le silence :

— C’est le signe annon­cé, c’est la pro­messe qui se réa­lise. Vite, il faut partir !

Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior se pré­pa­rèrent en toute hâte et, bien­tôt, une magni­fique cara­vane de cha­meaux, de dro­ma­daires et de che­vaux prit le che­min des mon­tagnes et du désert d’Arabie.

Conte de l'Epiphanie pour le catéchisme - La caravane de chameaux des mages

Les Rois Mages ne quit­taient pas des yeux le signe qui les pré­cé­dait et leur indi­quait la route à suivre.

Cha­cun d’eux avait empor­té pour le nou­veau-né des cadeaux dignes d’un roi : Bal­tha­zar por­tait un cof­fret d’or fin, Gas­pard un pré­cieux vase d’en­cens et Mel­chior un riche fla­con de myrrhe.

Ils avaient déjà fait une demi-jour­née de marche lorsque le jeune Arta­ban s’a­per­çut que, dans sa pré­ci­pi­ta­tion, il avait oublié ses présents.

— Conti­nuez sans moi, dit-il, je retourne au palais et je vous rejoin­drai plus tard, avec mes serviteurs.

Et c’est ain­si que Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior sui­virent l’é­toile mys­té­rieuse jus­qu’au lieu où se trou­vait le petit Roi du ciel. Les trois Mages se pros­ter­nèrent devant l’En­fant pour l’a­do­rer et dépo­sèrent à ses pieds l’or, l’en­cens et la myrrhe.

Pen­dant ce temps, Arta­ban avait pris beau­coup de retard. Lors­qu’il fut enfin prêt à par­tir avec deux com­pa­gnons, les pre­mières lueurs de l’aube fré­mis­saient à l’horizon.

Auteur : Renoux, Jean-Claude | Ouvrage : Autres textes .

Temps de lec­ture : 4 minutes

Qui ne connaît l’his­toire des rois mages qui, gui­dés par une étoile, se ren­dirent à Beth­léem rendre hom­mage à l’En­fant Jésus ?

Le pre­mier s’ap­pe­lait Gas­pard. Il avait le teint clair des Euro­péens, et appor­tait de l’or. Le second, Mel­chior, avait la peau brune des gens de Pales­tine et d’A­ra­bie. Celui-là était por­teur d’en­cens. Le troi­sième, Bal­tha­zar, était cou­leur de nuit sans lune et ses dents brillaient comme brillent les dents des Afri­cains. Ce der­nier offrit à l’en­fant Jésus de la myrrhe.

Raconter l'Epipĥanie aux enfants : Adoration des Mages - Fra Angelico

On sait moins ce qui leur advint sur le che­min du retour.

* * *

Ils étaient savants en beau­coup de choses, certes, mais cela n’empêcha point qu’ils se per­dirent bel et bien, n’ayant plus le secours de l’é­toile pour les aider. Après avoir erré plu­sieurs jours dans le désert, à bout de nour­ri­ture et sans eau, ils aper­çurent enfin une misé­rable cahute devant laquelle se tenaient un couple et deux enfants.

Les joues déchar­nées, les yeux brillants de faim, ils firent pour­tant bon accueil aux mages, les invi­tèrent à entrer, et leur offrirent un peu du peu qu’ils avaient : de l’eau pour se rafraîchir.

— C’est que nous avons faim aus­si, dit Mel­chior. Un peu de pain, même ras­sis, ferait l’affaire.