Épiphanie

Des histoires pour l’Épiphanie

Ayant pour thèmes : Épi­pha­nie, Galette, Roi mage

VI. Les Rois mages.

VI.  Les Rois mages.
Peu de temps après, on vint dire au Roi Hérode, qui régnait à Jéru­sa­lem, que des Rois Mages qui arri­vaient de très loin vou­laient le voir et qu’ils deman­daient : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître, car nous avons vu son étoile en Orient et nous venons à Jéru­sa­lem pour l’adorer ? » Hérode fut très effrayé de ce qu’on lui disait, parce qu’il crai­gnait qu’un Roi plus puis­sant que lui ne vînt lui enle­ver son Royaume. Et toute la ville de Jéru­sa­lem eut peur aus­si. Hérode fit venir les Rois Mages, leur par­la, les ques­tion­na, et il sut que le Roi dont par­laient les Mages était le Christ, le Fils de Dieu que les Juifs atten­daient d’après les livres des Pro­phètes. Alors Hérode fit venir les savants, Princes des prêtres et doc­teurs du peuple, et il leur deman­da où le Christ devait naître. Ils lui répon­dirent : « À Beth­léem, ville de Juda. » Hérode emme­na les Mages chez lui, leur fit beau­coup de …
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Le gâteau des Rois

Le gâteau des Rois
DANS un vil­lage d’O­rient où ils étaient nés et où ils avaient tou­jours vécu, per­sonne cer­tai­ne­ment ne connais­sait, mieux les étoiles que le petit ber­ger Rhaël et sa sœur Noé­mie. Ils les avaient si sou­vent contem­plées pen­dant les belles nuits chaudes, alors qu’ils cou­chaient en plein air, à côté de leurs trou­peaux. Rhaël et Noé­mie étaient pauvres et orphe­lins, mais ils n’é­taient pas mal­heu­reux, car ils s’ai­maient ten­dre­ment, et savaient se conten­ter de leur très humble posi­tion. Ils avaient de petites âmes très poé­tiques et un vif sen­ti­ment du beau et de l’i­déal ; c’est pour­quoi les étoiles du ciel les atti­raient par leur clar­té et leur mys­tère. Ils les appe­laient par leurs noms, savaient l’heure d’a­près leur posi­tion sur l’ho­ri­zon, et s’en ser­vaient très bien pour se gui­der. Aus­si, quel ne fut, pas leur éton­ne­ment, une nuit, d’en aper­ce­voir une nou­velle qu’ils n’a­vaient encore jamais vue ! Elle était petite, mais très brillante et parais­sait loin­taine. Le len­de­main, l’é­toile était un peu plus grosse et parais­sait plus …
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Épiphanie

Épiphanie
Or, la nuit était venue vio­lette et trou­blante. Sur les pas du sacris­tain, la clef grin­ça et le pêne lourd fit dans la cathé­drale un gron­de­ment de ton­nerre. Le bruit por­té de voûte en voûte, d’o­give en ogive par tous ces gestes croi­sés des arcs, emplit la nef et s’é­va­nouit dans les bas-côtés en un mur­mure de voix confuses. La lampe d’au­tel, balan­cée len­te­ment sur son fil, trem­blait sa flamme rouge et paille­tait de clar­tés fugi­tives, le cuivre des can­dé­labres et le bois poli des stalles. Dans la rue, quelques fenêtres roses où passent des ombres der­rière les rideaux, un chat noir. Onze heures a son­né sur la ville assou­pie. Il fait sombre dans l’é­glise et les vitraux ternes dans leur den­telle de pierre semblent des jeux de patience. Et voi­là, qu’en ce soir des Rois, ils s’ir­ra­dient, comme si un soleil mer­veilleux les péné­trait, les vivi­fiait ; ils éblouissent, ils aveuglent. Leurs tons cha­toyants ont des nuances exquises, les étoffes sont opu­lentes et dra­pées à …
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La galette et les rois mages

La galette et les rois mages
Qui ne connaît l’histoire des rois mages qui, gui­dés par une étoile, se ren­dirent à Beth­léem rendre hom­mage à l’Enfant Jésus ? Le pre­mier s’appelait Gas­pard. Il avait le teint clair des Euro­péens, et appor­tait de l’or. Le second, Mel­chior, avait la peau brune des gens de Pales­tine et d’Arabie. Celui-là était por­teur d’encens. Le troi­sième, Bal­tha­zar, était cou­leur de nuit sans lune et ses dents brillaient comme brillent les dents des Afri­cains. Ce der­nier offrit à l’enfant Jésus de la myrrhe. On sait moins ce qui leur advint sur le che­min du retour. * * * Ils étaient savants en beau­coup de choses, certes, mais cela n’empêcha point qu’ils se per­dirent bel et bien, n’ayant plus le secours de l’étoile pour les aider. Après avoir erré plu­sieurs jours dans le désert, à bout de nour­ri­ture et sans eau, ils aper­çurent enfin une misé­rable cahute devant laquelle se tenaient un couple et deux enfants. Les joues déchar­nées, les yeux brillants de faim, ils firent pour­tant bon …
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Conte de l’Épiphanie

Conte de l’Épiphanie
On dit que bien men­teurs sont les chas­seurs. Ils sont poètes à leur façon, ces grands che­va­liers de la nature, et je crois plu­tôt qu’ils ne mentent point, mais qu’il leur arrive par­fois d’exa­gé­rer la véri­té. Oyez cepen­dant. Sou­vent, ces soirs d’hi­ver, quand seul, on se sent si bien chez soi, près d’un bon feu qui flam­boie, le vieux curé du vil­lage, Deferr, avait l’au­baine de rece­voir la visite noc­turne de maître chas­seur Ros­soz. Ce n’é­tait ni un scru­pu­leux, ni un athée notoire que notre chas­seur. De temps à autre, le Bon Dieu devait pour­tant se conten­ter d’une bonne inten­tion en guise de sanc­ti­fi­ca­tion du dimanche. Cepen­dant, maître Ros­soz n’ou­bliait pas son vieux curé Deferr et les soi­rées d’hi­ver, quand la lune n’é­tait pas pro­pice pour l’af­fût de fin limier gou­pil, il s’en allait vers le pres­by­tère. Non pas qu’il allât se confes­ser, car notre chas­seur ne sen­tait le besoin, et pour son corps et pour son âme, de se lessiver …
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La légende du quatrième Roi Mage

La légende du quatrième Roi Mage
Écou­ter cette his­toire La nuit était froide et le ciel d’O­rient écla­tait en myriades d’é­toiles plus belles les unes que les autres. Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior étaient sor­tis sur la ter­rasse de leur palais, et ils ne se las­saient pas de contem­pler le fir­ma­ment. Cette nuit-là, les Rois Mages savaient qu’un astre nou­veau devait appa­raître, dif­fé­rents de tous les autres… Un signe céleste, qui annon­ce­rait la nais­sance du Sau­veur pro­mis à tous les hommes. Or, voi­ci qu’il appa­rut sous leurs yeux, sor­tant de l’in­fi­nie pro­fon­deur des cieux. Il res­sem­blait à une flamme immense d’où jaillis­saient des mil­liers de lumières de toutes les cou­leurs. Les Mages res­taient là, émer­veillés, n’o­sant par­ler en pré­sence du signe de Dieu. C’est alors que le jeune frère de Bal­tha­zar, Arta­ban, les rejoi­gnit et rom­pit le silence : — C’est le signe annon­cé, c’est la pro­messe qui se réa­lise. Vite, il faut par­tir ! Bal­tha­zar, Gas­pard et Mel­chior se pré­pa­rèrent en toute hâte et, bien­tôt, une magni­fique cara­vane de cha­meaux, de dro­ma­daires et de chevaux …
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Conte de l’Epiphanie

Conte de l’Epiphanie
Ima­gi­nez une de ces nuits d’Orient dont l’immensité bleue du ciel, d’une pure­té et d’une pro­fon­deur magni­fique, fait res­sor­tir des mil­liers d’étoiles. Une brise fraîche et légère monte du désert. Les jar­dins exhalent des effluves de roses de Damas et de jas­min. L’heure est pro­pice : de savants per­son­nages, des mages, l’air grave, scrutent les étoiles. La tra­di­tion chré­tienne en a fait des rois et les a nom­més Mel­chior, Gas­pard et Bal­tha­sar. Ce sont des astro­nomes ou astro­logues, sans doute adon­nés aux arts divi­na­toires, prêtres de leur reli­gion, et donc de digni­té qua­si royale. Ils inter­rogent la voûte céleste depuis si long­temps, que rien, ou presque, ne leur est abs­cons : ni les constel­la­tions et conjonc­tions des pla­nètes, ni les comètes et les éclipses. Mais cette nuit-là, quelque chose d’étrange et d’inhabituel sur­vient… une étoile incon­nue les éblouit sou­dain, les attire, les appelle : est-ce le signe d’un évé­ne­ment impor­tant ? * * * Les anciens pen­saient en effet que les étoiles diri­geaient la des­ti­né des hommes. …
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La dernière chevauchée des Rois Mages

La dernière chevauchée des Rois Mages
Après avoir ado­ré Jésus, les Rois Mages s’en retour­nèrent dans leur pays. Voi­ci un conte qui nous décrit ce voyage des Rois Mages avec poé­sie. * * * La nuit tombe vite en hiver : déjà le cré­pus­cule com­men­çait, ils allaient sor­tir du royaume de Juda et gra­vis­saient la der­nière col­line ; le roi Gas­pard était sur son che­val blanc, le roi Mel­chior sur son che­val brun, le roi Bal­tha­zar sur son che­val noir. Or le Sei­gneur se pen­cha du haut du ciel et regar­da : un fris­son étrange par­cou­rait encore l’u­ni­vers, toute la Créa­tion trem­blait, sai­sie de joie et d’an­goisse, car un mys­tère venait de s’ac­com­plir et depuis le jour où le Tout-Puis­­sant l’a­vait tirée du néant, rien d’aus­si for­mi­dable ne s’é­tait pro­duit : ter­ribles avaient été les grandes eaux du déluge qui avaient lavé la face de la terre, et cepen­dant le monde en avait été moins pro­fon­dé­ment ébran­lé. Comme nous dis­tin­guons au milieu d’un vaste pay­sage l’a­gi­ta­tion de quelques insectes minus­cules, l’É­ter­nel aper­çut les trois Rois …
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Le retour des Rois Mages

Le retour des Rois Mages
L’enchantement était ter­mi­né ; comme s’il eût vou­lu faire com­prendre à ses ado­ra­teurs loin­tains que le moment était venu de retour­ner dans leur pays, le divin Enfant fer­ma les yeux, le nimbe de lumière qui auréo­lait sa tête s’a­dou­cit et, avec un sou­rire, la Vierge mère posa un doigt sur ses lèvres. À ce signal, les anges qui chan­taient encore le can­tique triom­phal, se turent subi­te­ment ; il se fit un grand silence et les trois Mages, se levant, quit­tèrent l’é­table, graves et recueillis. À la porte, ils retrou­vèrent les ber­gers qui se racon­taient de l’un à l’autre, les mer­veilles accom­plies. Ils arri­vèrent au cam­pe­ment où leurs cha­meaux accrou­pis pêle-mêle, par­mi les ser­vi­teurs, se livraient à l’in­sou­ciance du repos. Ins­tinc­ti­ve­ment, ils levèrent leurs yeux vers le ciel : l’é­toile était là, plus brillante que jamais. Cepen­dant un chan­ge­ment s’é­tait opé­ré : tan­dis qu’au pre­mier jour, ses rayons des­cen­daient droits sur l’é­table, ils s’in­cli­naient main­te­nant vers l’O­rient. Les Mages com­prirent sa muette invi­ta­tion et bien­tôt la …
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Le conte des trois Mages et des trois vertus

Le conte des trois Mages et des trois vertus
Foi, espé­rance et cha­ri­té. Comme chaque année, les trois Mages, Gas­pard, Bal­tha­zar et Mel­chior, gui­dés par l’étoile d’Orient qui flam­bait, plus que jamais, dans la nuit de nos temps, se diri­geaient avec la même fer­veur vers la crèche de l’Enfant Roi pour lui offrir leurs tra­di­tion­nels pré­sents – de l’or, de l’encens et de la myrrhe – lorsque, contre toute habi­tude, un ange leur appa­rut en che­min pour leur annon­cer que cette fois-ci l’Enfant dési­rait d’autres cadeaux qui ne lui soient pas des­ti­nés à lui, mais aux visi­teurs de sa crèche. Les mages furent aus­si sur­pris que trou­blés et inter­ro­gèrent l’Envoyé : Gas­pard — Com­ment ? D’autres cadeaux ? Et pas à LUI ? Pour­quoi ? Il n’apprécie plus nos cadeaux ? Il s’est las­sé de nous ? L’ange — Non, non, pas du tout, au contraire, mais il s’est peut-être las­sé des mêmes cadeaux. De plus, il n’en veut pas pour Lui. Il est venu pour don­ner et se don­ner, pas pour rece­voir. Bal­tha­zar — Mais quels autres cadeaux offrir ? Et à des visi­teurs ? Nous sommes déjà en …
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Le Pâtre et les trois Mages

Le Pâtre et les trois Mages
(Légende) L’é­toile filait dou­ce­ment sous le ciel bleu, lais­sant der­rière elle une longue traî­née d’or, et les trois rois qui avaient quit­té leur palais de marbre au bout du monde, la sui­vaient anxieu­se­ment à tra­vers les monts, et les val­lées. Les pages por­taient des pré­sents magni­fiques : l’or, l’en­cens et la myrrhe, et des cof­frets d’argent cise­lé, des­ti­nés à l’Enfant-Roi. « Le cime­terre au clair ou la lance sur l’é­paule, dit un auteur, leurs gardes les accom­pa­gnaient, et der­rière cha­cun d’eux, comme figés dans leurs armures étin­ce­lantes, mar­chaient trois écuyers, l’un por­tant l’é­ten­dard du maître, l’autre son sceptre et le troi­sième sa cou­ronne, sur laquelle, par ins­tants, les ors et les dia­mants lui­saient comme d’é­tranges lucioles. » À Jéru­sa­lem, l’é­toile sans pareille s’é­tei­gnit et les trois rois crurent qu’ils étaient arri­vés ; mais nul ne connais­sait le nou­veau Roi. Quelle tris­tesse ! Hérode et les scribes, obli­gés de relire la pro­phé­tie de la nais­sance, leur dirent enfin : « Allez à Beth­léem ! Et lorsque vous l’au­rez trou­vé ajou­ta le farouche Hérode, annon­­cez-le moi, afin …
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Le Salut des Bêtes

Le Salut des Bêtes
La vieille Sépho­ra habi­tait le vil­lage de Beth­léem. Elle vivait d’un trou­peau de chèvres et d’un petit champ plan­té de figuiers. Jeune, elle avait été ser­vante chez un prêtre, en sorte qu’elle était plus ins­truite des choses reli­gieuses que ne le sont d’or­di­naire les per­sonnes de sa condi­tion. Reve­nue au vil­lage, mariée, plu­sieurs fois mère, elle avait per­du son mari et ses enfants. Et alors, tout en res­tant secou­rable aux hommes selon ses moyens, le meilleur de sa ten­dresse s’é­tait repor­té sur les bêtes. Elle appri­voi­sait des oiseaux et des sou­ris ; elle recueillait les chiens aban­don­nés et les chats en détresse ; et sa petite mai­son était pleine de tous ces humbles amis. Elle ché­ris­sait les ani­maux, non seule­ment parce qu’ils sont inno­cents, parce qu’ils donnent leur cœur à qui les aime et parce que leur bonne foi est incom­pa­rable, mais encore parce qu’un grand besoin de jus­tice était en elle. Elle ne com­pre­nait pas que ceux-là souffrent qui ne peuvent être méchants ni vio­ler une règle …
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Marie veillant sur l’Enfant-Jésus

Marie veillant sur l'Enfant-Jésus
ANT bien que mal, la sainte Famille s’ins­tal­la dans la grotte. Les ber­gers les aidèrent en appor­tant quelque mobi­lier rudi­men­taire, suf­fi­sant pour faire le ménage, laver les langes et pré­pa­rer les repas. Joseph avait été s’ins­crire dans la liste des des­cen­dants de David, son ancêtre, et atten­dait avec impa­tience que Jésus eût quelques jours de plus pour ren­trer à Naza­reth et retrou­ver son com­merce. La tem­pé­ra­ture était douce. Le soir seule­ment, le froid pin­çait ; heu­reu­se­ment, l’âne, de sa grosse cha­leur ani­male, réchauf­fait la petite grotte. Vrai­ment, per­sonne ne pou­vait se plaindre. D’ailleurs quand le Bon Dieu est avec nous, que peut-il nous man­quer encore ? C’é­tait vers la fin de la jour­née. Elle avait été très belle, très claire et pas trop chaude. Sur le ciel bleu, le soleil déjà bas avait un bon rire d’or et safra­nait la cam­pagne. Marie et Joseph, assis à l’en­trée de la grotte, goû­taient la paix du soir et contem­plaient Jésus, endor­mi en suçant son pouce. Un grand vol de …
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L’adoration de Leïla

L'adoration de Leïla
Conte de l’Épiphanie. En ce temps-là, l’é­toile mira­cu­leuse parut au fir­ma­ment. Et les mages Gas­par et Bal­tha­zar vinrent, en cara­vane pom­peuse, rejoindre le mage Mel­chior. Et tous trois se dis­po­sèrent à suivre le guide scin­tillant et loin­tain. Or, vivait à la cour du roi Mel­chior une fillette de dix à douze ans nom­mée Leï­la. Le chef des esclaves, cap­ti­vé par sa grâce frêle, par son blanc visage, fleur pré­cieuse et rare, au milieu des visages brû­lés et basa­nés du pays, l’a­vait ache­tée. C’é­tait elle qui tenait l’é­ven­tail devant le trône du roi Mel­chior et la bien­veillance du monarque s’é­ten­dait jus­qu’à l’en­fant, car elle était douce et silen­cieuse et savait chan­ter de mélo­dieuses et mélan­co­liques chan­sons qui ber­çaient le repos pen­dant les longues som­no­lences de midi. Leï­la, rem­plis­sant sa charge, enten­dit ces mots que pro­non­çait le roi Gas­par : — Un grand roi nous est né ! Sous son règne, les hommes s’ai­me­ront et seront tous frères ! Il n’y aura plus de haines, d’es­cla­vage ! Sui­vons donc l’é­toile et …
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La vraie adoration des bergers

La vraie adoration des bergers
D’après les noëls d’Auvergne. CETTE nui­tée, avant-veille de saint Étienne, pre­mier mar­tyr, les ber­gers fai­saient la veillée au pied d’une petite mon­tagne. Ils avaient allu­mé un clair et grand feu. Le puy les abri­tait du vent, et Gra­bié, de sa cime, sur-veillait les trou­peaux. On le voyait appuyé à son bâton, debout et noir contre le ciel plein d’étoiles. Enve­lop­pés dans leurs limou­sines, Cirgues et Guillot dor­maient, le cha­pe­ron sur la face. Les autres, en écou­tant les contes que leur nar­rait Robin, se chauf­faient les mains aux flammes ou man­geaient des châ­taignes cuites sous la cendre. Par­fois un bous­set de vin pas­sait à la ronde. Ils buvaient alors à la réga­lade ; et la lumière rouge éclai­rait leurs têtes ren­ver­sées. Sur la mi-nuit, comme Gau­thier se levait pour jeter sur les braises une bras­sée de genièvre, une sou­daine clar­té illu­mi­na la cam­pagne et tous furent sai­sis de frayeur. Mais, du haut des cieux, des anges beaux comme le jour leur disaient de ne point …
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07. Adoration des mages

07. Adoration des mages
Conduits par une étoile, les rois Mages vinrent d’O­rient, de très loin, pour voir ce que cet astre nou­veau leur annon­çait — Arri­vés à Jéru­sa­lem, l’é­toile dis­pa­rut. Mais quand ils sor­tirent de la ville, elle appa­rut de nou­veau, et les gui­da exac­te­ment là où se trou­vait Jésus. Se pros­ter­nant alors ils ado­rèrent l’En­fant Dieu, et lui offrirent leurs pré­sents de l’or, comme à un roi de l’en­cens comme à un Dieu de la myrrhe comme à un homme mor­tel. Marie dut leur don­ner l’En­fant qu’ils ser­rèrent dans leurs bras. Ils eurent plu­sieurs fois ce bon­heur. Aver­tis ensuite en songe de ne pas revoir Hérode qui vou­lait tuer le nou­­veau-né, ils ren­trèrent dans leur pays par un autre che­min. Et nous, quels pré­sents allons-nous offrir au Petit Jésus ? À gauche, Joseph, près de Marie qui a Jésus dans ses bras. À droite, les rois Mages offrent leurs pré­sents. QUESTIONNAIRE : 1. Qu’é­taient les Mages ? — 2. Com­ment et pour­quoi sont-ils venus ? — 3. Qu’ont-ils offert à Jésus ? — 4. Que signi­fiaient leurs pré­sents ? — 5. Et nous, …
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Le Fils du Mage

Le Fils du Mage
Conte pour l’Épiphanie DE son palais aux mul­tiples colonnes de por­phyre, aux vastes toits plats qui for­maient des ter­rasses, aux salles à fresques ornées de per­son­nages, Gas­pard, le Roi Mage, venait de par­tir. Mon­té sur un cha­meau riche­ment capa­ra­çon­né, escor­té des esclaves aux torses de bronze, Gas­pard s’en allait, de com­pa­gnie avec Mel­chior et Bal­tha­sar , offrir ses hom­mages au nou­veau Roi dont une mer­veilleuse étoile leur avait révé­lé la venue… Mais voi­ci que, à quelque dis­tance de l’im­po­sant cor­tège, une forme gra­cile se glisse… C’est Ninus, le fils de Gas­pard ; il vient d’é­chap­per à la sur­veillance de la reine Maké­ri, sa mère, toute trou­blée par les récents adieux de son époux. Il marche, l’en­fant royal, bien déci­dé à suivre son père, car il a sur­pris le motif du voyage des trois Mages et il a fer­me­ment réso­lu d’al­ler ado­rer, lui aus­si, ce nou­veau prince… ce prince pour lequel une étoile vient de s’al­lu­mer au ciel !… Mais, avant de se mettre en route, Ninus s’é­tait deman­dé quel présent …
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Le Gâteau des Rois

Le Gâteau des Rois
Le sixième jour du mois de jan­vier 1663, le roi Louis XIV avait convié le ban et l’ar­rière-ban de ses cour­ti­sans à une splen­dide par­tie de chasse qu’il don­nait, en l’hon­neur de la fête des rois, dans la forêt de Fon­tai­ne­bleau. Les invi­tés, mas­sés dans la cour d’hon­neur du châ­teau, vêtus de somp­tueux cos­tumes de velours bro­dés d’or et d’argent et mon­tés sur de superbes cour­siers, atten­daient la venue de Sa Majes­té en devi­sant des mille petites his­toires de la cour. Sou­dain, la grande porte du ves­ti­bule s’ou­vrit à deux bat­tants et l’huis­sier de ser­vice, s’a­van­çant sur le per­ron, annon­ça : — Mes­sieurs, le roi ! Aus­si­tôt, toutes les têtes se décou­vrirent et le silence se fit tan­dis que le monarque puis­sant s’ap­pro­chait de sa mon­ture, la cares­sait dou­ce­ment du bout de sa main gan­tée. Puis, sai­sis­sant à poi­gnée la cri­nière soyeuse du bel ani­mal, il enga­gea son pied dans l’é­trier et s’é­lan­ça en selle. Mais celle-ci, sans doute mal atta­chée, tour­na sur elle-même, une cour­roie se rompit …
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Le conte des Rois Mages

Le conte des Rois Mages
Les trois rois mages, Bal­tha­zar, Mel­chior et Gas­pard, por­tant l’or, l’en­cens et la myrrhe, étaient par­tis à la recherche de l’En­fant Jésus, mais comme ils ne connais­saient pas bien le che­min de Beth­léem, ils s’é­taient éga­rés en route et, après avoir tra­ver­sé une forêt pro­fonde, ils arri­vèrent à la nuit tom­bante dans un vil­lage du pays de Langres. Ils étaient las, ils avaient les bras cou­pés à force de por­ter les vases conte­nant les par­fums des­ti­nés au fils de Marie et, de plus, ils mou­raient de faim et de soif. Ils frap­pèrent donc à la porte de la pre­mière mai­son du vil­lage, pour y deman­der l’hospitalité. Cette mai­son, ou plu­tôt cette hutte, située presque à la lisière du bois, appar­te­nait à un bûche­ron nom­mé Denis Fleu­riot qui y vivait fort chi­che­ment avec sa femme et ses quatre mar­mots. Elle était bâtie en tor­chis avec une toi­ture de terre et de mousse à tra­vers laquelle l’eau fil­trait les jours de grande pluie. Les …
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Babouchka

Babouchka
Conte russe Il était une fois une vieille femme nom­mée Babou­ch­ka qui habi­tait, seule, une toute petite mai­son au cœur de la forêt. Sans cesse, elle s’affairait, cou­sait, cui­si­nait, net­toyait et, tout en tra­vaillant, elle chan­tait. Pour se tenir com­pa­gnie, elle chan­tait des chan­sons, vieilles et nou­velles, et en inven­tait ; elle était de nature joyeuse. La grand-route pas­sait loin de la mai­son­nette si bien que les visi­teurs étaient rares. Babou­ch­ka fut donc bien éton­née, un après-midi d’hiver, d’entendre un grand vacarme dans la forêt. « C’est peut-être un ours » se dit-elle et elle se mit à trem­bler. Mais non, un ours ne fait pas cris­ser la neige sous ses pas de la sorte. Elle ten­dit à nou­veau l’oreille et enten­dit réson­ner des bruits de pas. Cette fois, c’était sûr, elle allait avoir de la visite ! Elle s’empressa d’ajouter quelques bûches et de mettre la grosse bouilloire noire sur le feu. Quelques ins­tants plus tard, on frap­pa fort à la porte. Babou­ch­ka sur­sau­ta : — Qui est là ? deman­­da-t-elle d’une petite voix crain­tive. — Des voyageurs …
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