Pénitence.
Non, pour sûr, ils ne l’auront pas ! Elle est à nous : nous la garderons ! affirment les gens de Durhaut en descendant la côte.
— Non, pour sûr, ils ne l’auront pas ! clament les gens de Durbas en montant la côte.

Depuis vingt ans, les deux villages se disputent la possession d’un grand menhir roux, planté aux confins des deux territoires. Jamais ils n’ont pu s’arranger. Aujourd’hui, pour la dernière fois, ils vont s’assembler autour de cette trop fameuse Roche-Brune pour essayer de régler le litige : ainsi l’ont demandé maires et curés dans les deux villages. Mais, en route, les vieilles rancunes se raniment.
— Ceux de Durbas nous ont traités de voleurs, de canailles ! Les voleurs, ce sont eux qui veulent nous prendre le menhir ! ronchonnent les Dur-hautains.
— Plutôt ! explosent les Durbassiens. Ils vont voir de quel bois nous nous chauffons, ces Dur-hautains, ces malotrus, voleurs de rochers ! Ah ! on va voir ce qu’on va voir !…
Hélas ! « on va voir » certainement des choses tristes et laides…
Les délégués des deux communes se rangent autour du menhir. Durhaut au-dessus ; Durbas en dessous.
— Roche-Brune est à nous !
— Mensonge ! elle nous appartient !
— Voleurs !
— Canailles !


Il y avait du soleil plein le ciel, des chants d’oiseaux plein le verger. Et Jean-Paul chantait aussi sa joie de vivre en cueillant à plein panier les cerises rutilantes du beau cerisier…
140 kilomètres/heure, 142… 145…


Jean a mené ses deux vaches au parc du Vieux-Chêne. Mains aux poches, nez au vent, il revient d’un bon pas, sifflant avec les merles. Il fait bon respirer dans l’air frais toute la vie des matins !