Les lecteurs qui connaissent le récit suivant comprendront qu’il était impossible de faire un livre[1] ayant pour sujet les miracles sans relater le plus merveilleux de tous, celui qui a permis la plus belle des découvertes, offrant à la vénération universelle, l’ignoble instrument du supplice de Notre Seigneur, mais aussi, l’instrument béni de la rédemption du monde : je veux parler de l’invention de la Sainte Croix.
L’empereur Constantin avait déjà été marqué par ce signe quand, s’apprêtant à aller prendre possession de l’empire, il eut une apparition : il vit dans le ciel une croix plus éclatante que le soleil, sur laquelle étaient écrites ces paroles : « Par ce signe, tu vaincras ! » Il comprit tout de suite le message. Le monogramme du Christ va remplacer l’aigle sur la bannière impériale qui sera désormais surmontée d’une croix (c’est la naissance du labarum).
Mais le ciel est plus exigeant encore la nuit précédant le terrible combat qui l’opposa à Maxence, Notre Seigneur lui apparut en songe, lui recommandant de mettre une croix sur le bouclier de chacun de ses soldats. Le remède fut efficace : Maxence fut défait, emporté par les eaux du Tibre.
La victoire sur le tyran allait changer la face du monde, permettant d’établir solidement le règne du christianisme sur tout l’empire.
- [1] Récit tiré du livre Le monde merveilleux des saints, Françoise Bouchard, Éd. Résiac, 1995↩