Étiquette : <span>Pâques</span>

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 6 minutes

Dans la salle basse, le vieux fer­mier sou­pire, sa femme pleure, ses enfants n’osent souf­fler mot.

« S’il faut pas­ser Pâques comme ça…

— Chut… Si les « bleus » t’entendaient… »

histoire sainte pour le catéchisme : Paysan VendéeL’ombre de la guillo­tine rap­pelle la pru­dence néces­saire les espions de la Conven­tion sont par­tout, le moindre regret accor­dé au Roi ou à la reli­gion peut mener à la pri­son et à la mort… Les prêtres sont dépor­tés, les églises closes ou pro­fa­nées, les cloches envoyées à la fon­de­rie. Pour la pre­mière fois, on va pas­ser Pâques sans carillon, sans messe, sans Hos­tie… et celui qui serait pris à s’en­di­man­cher ou à obser­ver le repos serait accu­sé d’in­ci­visme, condam­né pour fana­tisme… Sur tous les foyers de la chré­tienne Ven­dée plane la même désolation…

Mais un petit gars, fier et grave, trotte par les che­mins détrem­pés, heurte les portes, mur­mure quelques mots et pour­suit sa course ; ain­si va, de bouche à oreille, le mys­té­rieux message :

« Cette nuit, à la Clairière-aux-Biches… »

Et, la nuit venue, des ombres silen­cieuses se glissent sans lan­terne vers

Auteur : Jourdan, Juliette | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 5 minutes

Il était une fois… Comme dans un conte… une petite prin­cesse belle comme le jour… blonde comme les blés… bonne comme le pain… et tout… et tout…

Histoire pour les momes à imprimer - Les oeufs de Pâques -Vieille femme et ses poulesElle s’ap­pe­lait Alinda.

Ce matin-là, elle s’en reve­nait de chez Catiche, l’an­cienne gar­dienne d’oies du château.

Il faut vous dire que cette Catiche avait une mau­vaise répu­ta­tion… on la disait sorcière.

Comme elle était laide et bos­sue depuis son jeune âge, les gens se moquaient d’elle et, pour se ven­ger, elle leur disait :

« Je vais vous jeter un sort… Pre­nez garde ! vos bêtes seront malades, l’eau de vos puits vous don­ne­ra la colique… »

Et comme on a tou­jours des ennuis dans la vie avec les bêtes, et quel­que­fois mal au ventre, les vil­la­geois gémis­saient : « Ça y est » et finis­saient par la croire, et elle aussi…

Mais Alin­da était tel­le­ment bonne qu’elle ne s’oc­cu­pait pas de cela et visi­tait la vieille Catiche, tou­jours aus­si laide et main­te­nant presque impotente.

***

Qu’il fai­sait beau ce matin du Same­di-Saint. L’air était léger, le soleil inon­dait la cam­pagne ; on res­pi­rait, on vivait, on avait envie de s’envoler.

A son départ de la chau­mière, la vieille avait don­né trois œufs de Pâques à la jeune fille :

« Le blanc est l’œuf de Blan­chette : quand vous l’au­rez gobé, demoi­selle, vous serez heu­reuse… Le jaune, qu’a pon­du Jau­nette, vous appor­te­ra la for­tune ; et le coco tout rosé de ma pou­lette noire vous don­ne­ra un mari. »

Auteur : Amédée | Ouvrage : Et maintenant une histoire II .

Temps de lec­ture : 9 minutes

KT - Cloches de PâquesBing ! Bang ! Ding ! Dong ! Alléluia !

Aube de Pâques, matin joyeux ! Fran­çoise s’é­veille vite, vite. Elle est en vacances chez grand-mère, et n’a nulle envie de traî­ner au lit comme les jours où on l’ap­pelle pour l’école.

Bing ! Bang ! Ding ! Dong !…

Déjà les cloches ont ralen­ti. Fran­çoise en hâte fait sa toi­lette. Comme il fait beau ! Comme il fait gai !

La petite fille en gam­ba­dant court vers le vieux clocher.

Trop tard, hélas ! le vieux Xavier s’en va. L’oncle Xavier, le vieux son­neur, c’est le par­rain de Fran­çoise, et c’est le frère de grand-mère.

« Joyeuses Pâques ! crie la fillette, en sau­tant au cou du son­neur. Joyeuses Pâques, oncle Xavier. Vous m’a­vez réveillée en joie. Mais c’est dom­mage, j’ar­rive trop tard,

— Tu me ver­ras pour la grand-messe. Il est très tôt, tu as bien le temps.

— Oncle Xavier, vous ne vou­lez pas me lais­ser mon­ter dans le vieux clo­cher ? Je vou­drais voir les belles cloches. »

Récit pour le Caté - Clocher du village au printempsOncle Xavier hésite un brin, mais il ne sait rien refu­ser à sa filleule.

« Fais bien atten­tion, petite, sois prudente. »

Puis, il sou­rit dans sa barbe. C’est tout son amour, ce clo­cher, et cela lui fait grand plai­sir que sa Fran­cette par­tage cet amour.

L’air est ébran­lé encore par les vibra­tions des cloches, et Fran­çoise, en ten­dant l’o­reille, croit sai­sir ce qu’elles murmurent :

« Bon­jour, petite ! Te voi­là reve­nue, loin de la ville, Bon­jour Fran­cette ! C’est la Fan­chon, la Fran­ci­nette, c’est la Fran­çoise que nous aimons. »

Les cloches emploient tous les doux noms que lui donne sa grand-mère quand elle la tient sur ses genoux.

« Vous me connais­sez ? dit Fran­çoise. Et com­ment savez-vous mon nom ?

— Nous, les pre­mières, l’a­vons su. Qui donc a son­né gaie­ment le carillon de ton bap­tême ? L’oncle Xavier tirait la corde, avec ton grand

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : À l'ombre du clocher - 1. Les sacrements .

Temps de lec­ture : 4 minutes
Histoire d'une dispute entre deux amis ; le pardon et le sacrement de communion

Reine et Colette sont en brouille.

C’est arri­vé pour une bêtise : Reine vou­lait un livre ; Colette le dési­rait aus­si ; elles se sont cha­maillées. Reine a trai­té Colette de tri­cheuse ; Colette a giflé Reine ; puis elles se sont tour­né le dos en pro­cla­mant très haut que « jamais elles ne se recauseraient ».

Jac­que­line-la-douce a bien essayé d’arranger l’af­faire. Mais elle s’est heur­tée à de sombres visages fer­més, aux regards fuyants et aux lèvres pincées.

– Elle m’a appe­lée « tri­cheuse » ! explo­sa Reine aux yeux fulgurants.

– Elle m’a giflée ! gro­gna Colette, renfrognée.

– Met­tons que vous êtes quitte, et faites la paix !

Hélas ! Colette ne répon­dit rien et Reine déclara :

– Jamais !

Puis elle sor­tit en cla­quant la porte.

***

Cela dure depuis des semaines.

Au fond, elles sont très ennuyées, l’une et l’autre ; avant cette his­toire, elles étaient les meilleures amies du monde ; voi­sines, tou­jours ensemble. Main­te­nant, elles vont à l’é­cole à la queue leu leu ; le soir, Reine s’en va toute seule faire les com­mis­sions, et Colette s’en va toute seule cher­cher l’herbe pour les lapins…

Ce n’est pas gai !…

Non !

Mais Colette a dit qu’elle « ne recau­se­rait jamais » à Reine.