En 1166 naissait un petit Anglais : Simon Stock.
Chez ses parents, de très noble famille, on menait grand train, surtout à l’époque de la chasse, mais aux réceptions, Simon préférait la solitude des bois.
Enfants d’aujourd’hui, nourris de cinémas et d’illustrés, vous rêvez d’extraordinaires aventures ; mais les petits d’alors, entendaient plutôt parler des grands moines auxquels l’Angleterre, l’Irlande, la France et la Germanie devaient non seulement leur Foi, mais l’instruction et la Science ; cela les ouvrait au recueillement et les attirait au désert. Autrefois, Martin-écolier, voulait être ermite ; à douze ans, Simon Stock s’évade et se cache dans les bois. Près d’une petite fontaine il trouve un chêne creux dont il fait sa cabane. Il vit là trente-trois ans, et ce n’est pas banal, vu son nom ou surnom : « Stock » : tronc, tas de bois. Nous disons nous aussi un stock de bois.

Dans son désert, notre ermite a pourtant des « visites »… des visites du ciel… Un jour, la Sainte Vierge, pour laquelle il a une extrême dévotion, lui annonce que les Carmes membres d’un ordre religieuse consacré à Marie viennent de débarquer en Angleterre, et ajoute qu’elle serait heureuse de le voir entrer dans son ordre : L’ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel.
Aussitôt, Simon quitte son tronc d’arbre, sa claire fontaine, et s’en va rejoindre les religieux inconnus, arrivés d’Orient.
Le Mont-Carmel
À peine est-il Carme que Simon demande à partir en Terre-Sainte… Il visite Bethléem, Jérusalem, Nazareth et gagne le Mont-Carmel qui n’en est pas très éloigné. Une merveille que cette montagne couverte de fleurs, survolée par des milliers d’oiseaux, du roitelet au grand aigle. Ici, ce n’est pas Blanche-Neige qui est reine, mais celle qui est plus blanche que la Neige : la Reine immaculée du ciel et de la terre ; et les habitants des bois ne sont pas d’affreux petits nains (si bon soient-ils), mais des moines innombrables à manteaux blancs.
L’histoire de Blanche-Neige n’est qu’un conte, inventé pour le plaisir des petits et des grands. Ici, c’est du vrai, et que l’histoire est belle ! Simon ne se lasse pas de l’entendre, de se la redire à lui-même. Autrefois… neuf cents ans avant le premier Noël, le prophète Élie habitait la montagne du Carmel, et les jeunes accouraient vers lui pour qu’il leur apprenne à aimer Dieu. Du côté de la Méditerranée, plus de mille grottes, qui servaient d’abri aux ermites, sont creusées dans le rocher. Était-ce plus confortable que le tronc d’arbre ?


Le scapulaire était, tout d’abord, une sorte de tablier que les Moines mettaient par-dessus leurs vêtements pour éviter de les salir lorsqu’ils allaient travailler aux champs. Par la suite cette sorte de blouse devint une simple pièce d’étoffe, beaucoup plus longue que large qui, munie d’une ouverture ronde pour passer la tête, descendait dans le dos et sur la poitrine. La plupart des moines la portaient, entre autres les Pères Carmes. Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ces religieux ? Cependant, vous avez tous vu des images représentant sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ! La petite Sainte appartenait à cet Ordre du Carmel, et c’est pour cela que l’on dit qu’elle était Carmélite.