Mardi-gras
Vous nous ferez goûter de vos crêpes, Madame Michou ?
— Oui, oui, Madame Follenfant… Venez ce soir à 8 heures. »
Madame Michou, depuis huit jours, ne parle plus que de ses crêpes. Il n’y en a pas comme elle pour les faire, paraît-il… blondes, fines, parfumées. La recette n’en est pas extraordinaire, puisque, sur ses instructions, c’est Jacotte, sa petite fille, qui délaye la farine. Mais le tour de main… parlez-moi de ce tour de main-là… Madame Michou vous attrape la queue de la poêle, fait couler la pâte comme du lait, et hop ! avant qu’on ait le temps d’ouvrir la bouche, voilà la crêpe en l’air, puis à nouveau dans la poêle, dorée, onctueuse, légère comme une dentelle…
* * *
Aussi, chaque Mardi-Gras et chaque dimanche de Mi-Carême sont pour Madame Michou ce que, toutes proportions gardées, fut Austerlitz pour le grand empereur Napoléon…