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Ouvrage : Au cœur de la Provence | Auteur : Filloux, H.

Récit de Noel, pour la crèche - SantonnierDans la clar­té de la lampe, près de la porte ouverte aux par­fums du soir, maître Ambroise fume son calu­miau, sa courte pipe de terre. Sa grande barbe, ses abon­dants che­veux gris sous le large feutre lui donnent l’air d’un ber­ger de la mon­tagne. Ses petits yeux bleus étin­cellent de vie.

Mère-grand. — Eh ! bon­soir, maître Ambroise, ces pichoun viennent voir vos Santons.

Maitre Ambroise. — Té, voi­sine, c’est le moment. Avec les grands jours, on va les lais­ser dor­mir dans l’ar­moire. Ce soir, on y tra­vaille encore, mes filles sur­tout qui ont des doigts de fée car mes vieilles mains deviennent maladroites.

Chan­tal. — Nous aime­rions tant savoir com­ment vous fabri­quez ces char­mants petits per­son­nages si pleins de vie.

Maitre Ambroise. — Ah ! pichot, c’est tout un art, voyez-vous. Il n’y a plus beau­coup de san­ton­niers aujourd’­hui, des vrais j’en­tends. Il s’en trouve bien encore qui vous font des petits bons­hommes de terre cuite, bar­bouillés de rouge, de jaune, de bleu. Mais on ne peut pas appe­ler ça des San­tons ! Eh ! péchère, 

Ouvrage : Au cœur de la Provence | Auteur : Filloux, H.

Laure. — Puisque nous par­lons de Noël, venez tous, les amis, regar­der notre crèche.

Michèle. — Le ravis­sant petit Jésus, blond et rosé, cou­ché sur la paille !

Chris­tine. — Et la Vierge, sa mère, en tunique bleue, avec ce long voile blanc qui des­cend en plis gra­cieux sur ses épaules, comme elle est belle !

JacLa crèche de Noël pour les mômes - Frise des santons de Provenceques. — Saint Joseph me plaît dans sa robe vio­let fon­cé et son man­teau jaune.

Chris­tian. — Mais qui sont tous ces petits per­son­nages ran­gés au fond de la boîte ?

Clé­mence, sau­tant de joie. — Té, ce sont nos San­tons ! Vous ne connais­sez pas les Santons ?

Dans une boîte de carton,
Som­meillent les petits Santons,
Le ber­ger et le rémouleur
Et l’En­fant Jésus Rédempteur.
Le Ravi qui le vit
Est tou­jours ravi.
Les mou­tons En coton,
Sont ser­rés au fond…
Un soir alors paraît l’é­toile d’or
Et tous les petits Santons
Quittent la boîte de carton.
Naï­ve­ment dévo­te­ment,
Ils vont à Dieu por­ter leurs vœux,
Et leur chant est tou­chant.
Noël ! Joyeux Noël !
Noël joyeux de Provence !