Charité envers Dieu
C’est un tout petit grain de sable doré qui était arrivé à Nazareth sur les ailes du vent. Il s’appelait « Brin d’Or ». Personne n’avait remarqué l’arrivée de cette poussière, infiniment petite et véritable atome dans l’immense structure de l’Univers.
Le vent puissant l’avait déposé au seuil d’une humble demeure d’artisans. Brin d’Or, tout étourdi d’un long voyage au-dessus des paysages de Palestine, restait dans l’encoignure de l’entrée, sans bouger. Toute la nuit déjà il avait dormi là : il se trouvait si seul… si dépaysé ! La veille, il était encore à gambader avec ses petits frères sur la dune, et le vent s’étant levé de fort mauvaise humeur était venu le ravir à l’affection des siens.
Pendant des heures, il l’avait entraîné en un vol éperdu et puis l’avait laissé choir, sans l’avertir. C’est ainsi que le souffle de l’épreuve entraîne les hommes, petits et grands, qu’ils le veuillent ou non, dans une chevauchée pleine de mystère. Il les dépose tout meurtris en des lieux inconnus ; si ce n’est pas à Nazareth comme Brin d’Or, c’est souvent bien près du Divin Artisan qui habitait cette humble bourgade.
Le soleil d’orient resplendissait et dardait ses rayons ardents sur les campagnes, sur les maisons aux riantes terrasses. Brin d’Or commençait à se réchauffer ; il était assoiffé de lumière et de chaleur et ce soleil lui rendait toute sa vigueur.
Il s’enhardit, un peu indiscret peut-être, regarda à l’intérieur de la maison qui avait abrité son sommeil et, d’étonnement, passa au ravissement.
Oh ! ce que vit Brin d’Or