Benoîte, la bergère de Laus

Auteur : Maldan, Juliette | Ouvrage : Petites Vies Illustrées pour enfants .

Temps de lec­ture : 16 minutes

Enfance de

11 y a bien long­temps, dans un petit vil­lage des Hautes-Alpes nom­mé Saint-Etienne d’A­van­çon, vivait une famille d’humbles cultivateurs. 

Guillaume Ren­cu­rel et sa femme Cathe­rine habi­taient une chau­mière très pauvre et très petite : une chambre basse au-des­sus d’une écu­rie voû­tée, une cave, et c’é­tait tout. Une vigne et quelques petits champs sur les pentes raides des mon­tagnes, com­plé­taient leur domaine. À force de tra­vail et de peine, ces terres four­nis­saient la nour­ri­ture néces­saire pour eux et leurs enfants. 

Ces ouvriers si pauvres des biens de ce monde, pos­sé­daient pour­tant un tré­sor que beau­coup de mal­heu­reux ont per­du de nos jours une foi vive qui leur fai­sait espé­rer, après leur dure exis­tence, le royaume du ciel que Jésus leur ache­ta de son sang. 

Guillaume et Cathe­rine éle­vaient déjà une petite fille quand Dieu leur en envoya une seconde qui naquit en l’an­née 1647, le 29 sep­tembre, fête de l’ar­change saint Michel. 

Très vite, on por­ta cette petite à l’é­glise pour le saint bap­tême, et on lui don­na le nom de Benoîte qui veut dire bénie. C’é­tait un nom bien trou­vé pour l’en­fant que la sainte Vierge devait tant aimer. 

Benoîte s’é­le­vait faci­le­ment et se mon­trait douce et gentille. 

Son édu­ca­tion se fai­sait sur les genoux de sa maman et elle était simple : « Sois bien sage, ma petite, répé­tait Cathe­rine, prie bien le bon Dieu ! »

Elle lui apprit le Pater, l’Ave, le Cre­do. C’é­tait tout ce qu’elle savait elle-même. Avec cela l’en­fant pou­vait réci­ter le chapelet. 

Benoîte n’a­vait que 7 ans quand son père mou­rut. Cathe­rine res­tait veuve avec trois enfants, dans une pau­vre­té proche de la misère. Benoîte com­pre­nait ses peines et essayait de les conso­ler tout comme si elle avait été plus grande. Voyait-elle sa maman trop triste, elle s’ap­pro­chait dou­ce­ment : « Ne vous déso­lez pas, disait-elle, Dieu et sa sainte Mère nous assisteront. » 

La détresse de la famille ne per­mit pas d’en­voyer Benoîte à l’é­cole. Elle ne sut jamais ni lire, ni écrire. Mais elle sui­vait très régu­liè­re­ment les caté­chismes, écou­tait avec grande atten­tion ce que disait M. le Curé. Son inté­rêt redou­blait quand on par­lait de la sainte Vierge. Elle écou­tait avi­de­ment ce qu’on expli­quait de sa beau­té céleste, de sa ten­dresse mater­nelle. Il lui sem­blait qu’elle aurait été si heu­reuse de la voir ! — « Mais, ajou­tait-elle hum­ble­ment, com­ment la Mère de Dieu se mon­tre­rait-elle à une pauvre pécheresse ? »

À 7 ans, Benoîte devait déjà se rendre utile et tra­vailler. Elle gar­dait le petit trou­peau de la famille par­mi les hautes mon­tagnes qui entourent son vil­lage. Tout le jour, expo­sée au soleil, au vent, à la pluie, elle cou­rait après ses mou­tons et veillait sur eux. Au moins, le soir, avait-elle la joie de se retrou­ver près de sa mère et de ses sœurs. Ensemble elles se chauf­faient tout en cau­sant autour de l’âtre où cui­sait la soupe, et Benoîte se dédom­ma­geait de sa longue soli­tude du jour. 

Mais la misère se fai­sait de plus en plus sen­tir dans la chau­mière de Cathe­rine. Plu­sieurs années de mau­vaises récoltes ame­nèrent la disette dans le pays. Il fal­lut se rési­gner à mettre Benoîte en ser­vice. Ce fut un gros sacri­fice pour la pauvre petite qui n’a­vait que 12 ans. Obéis­sante et rési­gnée, elle ne mur­mu­ra pas contre cette dure déci­sion. Elle ne deman­da qu’une chose à sa mère : c’é­tait de lui ache­ter un cha­pe­let. Avec cet unique tré­sor dans sa poche, Benoîte quit­ta cou­ra­geu­se­ment sa mai­son, sa chère maman, ses sœurs, pour aller gar­der le trou­peau d’un étran­ger. Son pre­mier maître était bon et appré­ciait les qua­li­tés de sa petite ber­gère. Mais elle n’é­tait pas depuis un an à son ser­vice, qu’il mou­rut. Sa veuve res­tée avec six enfants et peu de res­sources, ne pou­vait qu’a­vec peine leur pro­cu­rer le pain néces­saire. Elle aimait mieux se pri­ver et pri­ver ses enfants que de dimi­nuer le mor­ceau de Benoîte. Celle-ci rece­vait sans mot dire sa part de la miche, mais son cœur déli­cat ne pou­vait voir souf­frir les enfants de la mai­son. Dès que sa maî­tresse s’é­loi­gnait, elle dis­tri­buait son pain aux petits qui l’en­tou­raient. Puis, elle par­tait avec son trou­peau, et si la faim deve­nait trop criante, elle tirait son cha­pe­let de sa poche et le réci­tait pour reprendre courage. 

Benoîte par­tage son pain avec des enfants.

Benoîte ne se conten­tait pas de se pri­ver de pain pour les enfants de sa maî­tresse, elle en don­nait encore aux pauvres affa­més qu’elle ren­con­trait dans la montagne. 

Ce n’é­tait pas seule­ment son pain qu’elle don­nait, mais aus­si sa com­pas­sion et sa prière à toutes les misères qu’elle trou­vait sur son che­min et qu’elle n’a­vait pas d’autre moyen de soulager. 

Un jour, elle apprend qu’une femme gra­ve­ment malade a per­du la parole avant l’ar­ri­vée du prêtre. Déso­lée de ce mal­heur, Benoîte appelle ses com­pagnes : « Venez, dit-elle, allons dire le rosaire pour cette malade. » Et voi­là tous les enfants réci­tant le cha­pe­let avec un entrain qu’a­nime la fer­veur de Benoîte. La prière n’est pas ter­mi­née que la malade retrouve la parole. Ses pre­miers mots sont pour remer­cier la troupe des enfants qui l’en­tourent. Benoîte par­lait du bon Dieu, du para­dis, de l’en­fer, avec une foi qui tou­chait ceux qui l’écoutaient. 

Un de ses maîtres, Jean Rol­land, était un homme violent et empor­té. La petite ber­gère lui repro­cha dou­ce­ment ses colères, lui rap­pe­la ses devoirs de telle façon que cet homme n’o­sa jamais se fâcher contre cette petite fille. Bien plus, ému par ses paroles, il finit par ren­trer en lui-même et se convertir. 

Benoîte, au milieu des champs, était expo­sée à bien des dan­gers. Mais elle avait le mal en hor­reur et veillait sans cesse sur la pure­té de son âme qu’elle vou­lait lim­pide comme l’eau des sources. Elle vivait sous le regard de Dieu et sous sa protection. 

Aus­si, chas­sait-elle les moindres ten­ta­tions de mal faire. Un été, un petit ber­ger qui marau­dait dans les ver­gers, vou­lut par­ta­ger avec Benoîte les fruits qu’il avait cueillis. Mais elle refu­sa éner­gi­que­ment et ne gar­da plus ses mou­tons avec ce petit garçon. 

Plu­sieurs fois la sainte Vierge la défen­dit d’une façon mer­veilleuse contre de graves périls. 

La grande force de Benoîte, c’é­tait la prière, le recours à la sainte Vierge, sur­tout. Elle priait très sou­vent, soit dans l’é­glise de son vil­lage, soit au pied des croix qui se dressent dans les champs.

« Benoîte aime bien à prier », disaient ses maîtres. Sa prière favo­rite était le cha­pe­let. Nous allons voir com­ment la sainte Vierge répon­dit à l’a­mour si fidèle de sa petite bergère.

La Sainte Vierge et Benoîte

Benoîte atteint 17 ans. Au prin­temps de 1664, par un clair matin de mai, elle conduit gaî­ment ses mou­tons à tra­vers la fraîche ver­dure des mon­tagnes, si belles en cette sai­son. Les mou­tons se hâtent comme pous­sés par une invi­sible main. Au fond du val­lon vers lequel ils courent, une roche se dresse au bord d’un tor­rent. Une grotte se creuse dans la roche. Benoîte a l’ha­bi­tude de venir y réci­ter son chapelet. 

À peine arri­vée en face de la grotte, la ber­gère toute sai­sie aper­çoit une Dame d’une beau­té mer­veilleuse, tenant par la main un ravis­sant petit enfant. Une grâce céleste enve­loppe cette Dame, de ses yeux sortent comme des rayons de lumière. Ses vête­ments exhalent un par­fum si suave que l’on croi­rait le val­lon tout entier rem­plir de fleurs. 

Benoîte, émer­veillée, contemple la belle Dame… Pour­tant il ne lui vient pas à l’i­dée qu’elle puisse être la sainte Vierge.

Elle essaie de lui par­ler, l’in­ter­roge naï­ve­ment, mais l’ap­pa­ri­tion sou­rit sans mot dire. 

Les heures passent, la Dame a dis­pa­ru depuis long­temps, la nuit tombe. Benoîte, plon­gée dans le ravis­se­ment est tou­jours à la même place… Il faut que le bêle­ment de ses mou­tons la rap­pelle à la terre pour qu’elle se relève et reprenne avec son trou­peau le che­min du logis. 

Les jours sui­vants, la vision se renou­velle. Benoîte vit absor­bée par la contem­pla­tion ou le sou­ve­nir de cette Dame idéa­le­ment belle. 

Après deux mois d’ad­mi­ra­tion silen­cieuse, Benoîte entend par­ler la Dame. Celle-ci ins­truit et console l’humble ber­gère, l’en­cou­rage à prier. Elle veut qu’elle com­mu­nique à ses com­pagnes son esprit de pié­té. Un jour, elle lui demande de faire chan­ter chaque soir aux jeunes filles du vil­lage, avec la per­mis­sion de M. le Curé, les lita­nies de la sainte Vierge, ce qui se fit avec grande ferveur. 

Benoîte ne sait tou­jours pas le nom de la visi­teuse céleste, mais un si grand chan­ge­ment s’o­père en elle, une telle joie rayonne sur soi, visage, une si pro­fonde modes­tie l’en­ve­loppe, que tout le monde en est frap­pé. On l’in­ter­roge, et le bruit des mer­veilleuses appa­ri­tions se répand dans les vil­lages des envi­rons et va jus­qu’à la ville de Gap. Un juge se trans­porte à Saint-Etienne d’A­van­çon pour inter­ro­ger la ber­gère. Il la presse de ques­tions et lui conseille de deman­der à la Dame qui elle est. 

Un jour donc, après s’être confes­sée et avoir com­mu­nié pour être plus pure encore, Benoîte s’en­har­dit à deman­der à sa chère Dame com­ment elle se nomme ? — À quoi la vision répond : « Je suis Marie, Mère de Jésus… Vous ne me ver­rez plus ici de quelque temps. » 

C’est la fin des appa­ri­tions à la grotte. Benoîte incon­so­lable pleure toutes les larmes de ses yeux. Durant un mois, elle cherche sans cesse sa Mère du ciel. Le 29 sep­tembre 1664, elle aper­çoit tout à coup, de l’autre côté de la rivière, une grande lumière. Elle vole vers cet endroit, et toute hale­tante, mais ravie, tombe aux pieds de Marie. celle-ci console son enfant, puis, lui mon­trant un point de l’ho­ri­zon : « Allez au , vous y trou­ve­rez une petite cha­pelle d’où s’ex­ha­le­ront des par­fums ; là, vous me par­le­rez très sou­vent, et très sou­vent vous me verrez. » 

Puis la vision disparut. 

Au milieu des hautes mon­tagnes se creuse un val­lon vert et fer­tile, c’est le Laus. Là, s’é­lève une très modeste cha­pelle cou­verte de chaume, sous le vocable de Notre-Dame de « Bon-Ren­contre ». Benoîte prend en hâte le sen­tier de ce val­lon, mais les bois lui cachent l’humble ermi­tage. Elle erre long­temps sans pou­voir le trou­ver. Enfin, voi­ci la cha­pelle !… Par la porte entr’ou­verte, des par­fums célestes se font sen­tir. Sur l’au­tel, la Vierge est là, enve­lop­pée de lumière. Benoîte tombe à genoux, puis, levant les yeux, elle voit que l’au­tel sur lequel s’ap­puie Marie, est tout cou­vert de pous­sière. « Ma bonne Mère, s’é­crie-t-elle naï­ve­ment, per­met­tez-vous que j’é­tende mon tablier sous vos pieds ? il est tout blanc. »

La Vierge refuse en sou­riant, puis elle parle ten­dre­ment à son enfant. « J’ai, dit-elle, deman­dé le Laus à mon divin Fils pour la conver­sion des pécheurs et il me l’a donné. » 

Et comme Benoîte revient avec regret sur le déla­bre­ment de la chapelle. 

— Ne vous met­tez pas en peine, répond Marie, dans peu de temps il ne man­que­ra rien ici… Je veux faire construire en ce lieu une grande église. Cette église sera bâtie en l’hon­neur de mon très cher Fils et du mien ; beau­coup de pécheurs et de péche­resses s’y convertiront… 

— Bâtir une église ! s’ex­clame Benoîte, mais il n’y a pas d’argent ici pour cela !

— Ne vous inquié­tez pas, l’argent ne man­que­ra pas et je veux que ce soit l’argent des pauvres. 

Dès lors, Benoîte revient chaque jour à la cha­pelle du Laus et jouit de la pré­sence de celle qu’elle n’ap­pelle plus que « Bonne Mère ».

Marie fait l’é­du­ca­tion de son enfant. Elle l’ins­truit, la reprend des plus légères fautes. Par-des­sus tout, elle s’ef­force d’al­lu­mer dans son cœur un zèle ardent pour la conver­sion des pécheurs. C’est le but que la Mère de Dieu veut atteindre en éta­blis­sant le pèle­ri­nage du Laus par l’in­ter­mé­diaire de l’humble bergère. 

Benoîte se tient au milieu du chantier. Elle encourage les paysans et prépare leurs repas.
Benoîte se tient au milieu du chan­tier. Elle encou­rage les pay­sans et pré­pare leurs repas.

Aus­si recom­mande-t-elle sans cesse à Benoîte de « bien prier pour les pécheurs » !

Le pèlerinage de Laus

Benoîte a 18 ans quand sur l’ordre de la sainte Vierge, elle quitte ses mou­tons pour ne plus s’oc­cu­per que du pèlerinage. 

Elle accepte l’hos­pi­ta­li­té dans une pauvre cabane du hameau. Son temps se par­tage entre la cha­pelle, le soin des mal­heu­reux et des pécheurs qu’elle cherche à rame­ner par ses bonnes paroles. Elle se fait rece­voir dans le Tiers-Ordre de saint-Domi­nique, et depuis ce moment les pèle­rins l’ap­pellent « Sœur Benoîte ». 

Pour la conver­sion des âmes, elle s’im­pose de dures péni­tences, se prive de nour­ri­ture et de som­meil. Par-des­sus tout, elle prie. Sa prière pré­fé­rée est le saint rosaire. Sans cesse, le jour comme la nuit, son cha­pe­let à la main, Benoîte ne se lasse pas de répé­ter : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs ! » 

Afin d’at­ti­rer les pécheurs dans ce val­lon per­du, la sainte Vierge com­mence par y gué­rir les mala­dies du corps pour arri­ver à la gué­ri­son de la grande mala­die de l’âme : le péché. Il s’o­père au Laus un grand nombre de miracles et de pro­diges. Aus­si la foule prend-elle vite l’ha­bi­tude de gra­vir les rudes sen­tiers qui mènent au lieu des apparitions. 

Ces faits mer­veilleux sont connus au loin. 

Benoîte est inter­ro­gée par des prêtres et des reli­gieux envoyés par l’é­vêque du dio­cèse. Elle doit souf­frir bien des cri­tiques, des exa­mens sévères. L’é­vêque lui-même vient au Laus et fait subir une longue inter­ro­ga­tion à la ber­gère. Il recon­naît sa sin­cé­ri­té, son humi­li­té, sa grande ver­tu. La construc­tion de l’é­glise deman­dée par la sainte Vierge étant per­mise, on se met à l’œuvre. Mal­gré la pau­vre­té qui règne dans ces mon­tagnes, les murailles s’é­lèvent rapi­de­ment. Les pèle­rins apportent d’humbles aumônes, des pierres et tra­vaillent avec les ouvriers. 

Benoîte se tient au milieu du chan­tier. Elle encou­rage les ouvriers et pré­pare leurs repas. 

L’é­glise bâtie, les miracles ne font que se mul­ti­plier. Des par­fums déli­cieux, des grâces de tous genres attirent les âmes au Laus. C’est une pro­ces­sion de malades et d’af­fli­gés. Mais le grand but du pèle­ri­nage reste la conver­sion des pécheurs. Ils viennent en foule, et, tou­chés de contri­tion, se confessent et com­mencent une vie nouvelle. 

Benoîte est là pour aider ces pauvres pécheurs. En vue de cette mis­sion, la sainte Vierge l’a douée de dons extra­or­di­naires. Elle lit dans les âmes, y voit les péchés cachés. C’est pénible d’a­voir à faire son exa­men de conscience quand tant de vilaines fautes se sont entas­sées les unes sur les autres durant des années ! Benoîte s’ap­proche dou­ce­ment, et, tout bas, fait sou­ve­nir des péchés omis. « C’est pour­tant vrai ! » s’ex­clament les gens tout saisis. 

Benoîte, prosternée au pied de la croix d'Avançon, prie pour les âmes du purgatoire.
Benoîte, pros­ter­née au pied de la croix d’A­van­çon, prie pour les âmes du purgatoire.

Grâce à Benoîte, ils puri­fient leur âme par une confes­sion bien faite. À l’en­trée du val­lon, sur le bord de la route, s’é­lève une grande croix de bois, appe­lée « croix d’A­van­çon ». Benoîte aime prier devant ce cru­ci­fix. Sou­vent elle y vient, même en hiver, s’a­ge­nouille dans la neige ou sur la terre gla­cée et prie lon­gue­ment en pen­sant avec une com­pas­sion extrême aux souf­frances de N.-S.

Un jour, ô pro­dige ! le cru­ci­fix semble s’a­ni­mer… Benoîte contemple son Sau­veur ago­ni­sant, cou­vert de plaies et de sang. Et comme elle défaille de dou­leur à cette vue, Jésus, ten­dre­ment, la ras­sure : « C’est pour vous mon­trer ce que j’ai souf­fert pour les pécheurs et l’a­mour que j’ai eu pour eux. »

Benoîte ne peut plus se déta­cher de cette croix. À son exemple, les pèle­rins viennent s’a­ge­nouiller avec grande contri­tion devant ce Christ miraculeux. 

Durant de longues années, Benoîte conti­nue, au Laus, sa vie de prière et de dévoue­ment aux âmes. Les hommes lui font subir bien des misères, les démons la per­sé­cutent. Mais les anges veillent sur elle et l’aident dans sa tâche. 

Un soir de Tous­saint, alors que les cloches sonnent le glas dans toutes les églises de la mon­tagne, Benoîte, pros­ter­née au pied de la croix d’A­van­çon, prie pour les âmes du pur­ga­toire. Tout à coup, elle aper­çoit une mul­ti­tude de ces âmes qui se dirigent en pro­ces­sion vers le para­dis, conduites par la sainte Vierge. Ces âmes lui expliquent que ce sont là les pécheurs et les péche­resses conver­tis au Laus, et elles remer­cient Benoîte dont les prières et les sacri­fices ont hâté leur délivrance. 

Benoîte meurt dou­ce­ment en la fête des saints Inno­cents de l’an­née 1718. Depuis lors, le pèle­ri­nage se conti­nue. En 1871, le Pape Pie IX a décla­ré Benoîte véné­rable.

La sainte Vierge attire tou­jours les âmes au Laus, et les pécheurs y reçoivent encore des grâces de conversion. 

L’his­toire de Benoîte nous montre une fois de plus com­bien la sainte Vierge désire que nous l’ai­dions à sau­ver les âmes, et com­bien le cha­pe­let est puis­sant pour cela. 

Chers enfants, avec plus de fer­veur que jamais, réci­tez votre dizaine pour le salut de vos paroisses et de la France !

J. M.

Coloriage Benoîte et les apparitions à ND du Laus

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