Dans une salle du palais impérial, trente petits pages attendent le bon plaisir de l’empereur. Ils jouent, chantent, bavardent… Lorsque Roccius « le grand » arrive avec des allures mystérieuses qui intriguent les autres. Les voici tous autour du nouveau venu, curieux, frétillants…
Tous ? Non. Alexamène est resté auprès de Félix, immobilisé par une entorse. Lui aussi brûle de savoir ce qui se chuchote à l’entrée de la salle. Mais laissera-t-il seul un compagnon malade ?… Il lance les dés :
— Huit et deux : je gagne !
— Six partout : c’est moi !
— Qu’est-ce qu’ils racontent donc là-bas ?
Là-bas, ils ne racontent plus rien. Avec de grands gestes et des airs importants, Roccius a dit la chose qui a déclenché des rires étouffés. Maintenant, toute l’attention est concentrée sur ce qu’il dessine au mur avec un stylet…
— Nous allons nous amuser : vous allez voir…
Et l’on voit.
On voit naître, trait à trait, un dessin sur le mur : quatre lignes en croix…, puis, sur cette croix, un corps d’homme…, et sur le corps d’homme, une tête