Les étoiles merveilleuses
— Caché derrière le Saint-Eynard et le Néron, je sais un haut-lieu où je veux vous conduire, petits amis. Et ce « haut-lieu » a une histoire, une histoire vraie, une magnifique histoire.
Il y a de cela bien, bien longtemps, vers le temps de la première Croisade. Grenoble était déjà une ville importante, avec sa cathédrale et son Évêque qui fut saint Hugues.
Or, ce saint évêque eut un songe. « Il voyait sept étoiles tomber à ses pieds, se relever ensuite, traverser des montagnes désertes, pour s’arrêter enfin dans un lieu sauvage appelé Chartreuse. Là, les anges bâtissaient une demeure et sur le toit, tout à coup, les sept étoiles mystérieuses se mirent à briller. Que voulait dire ce songe merveilleux ?…
Le lendemain, sept voyageurs, venus de très loin, frappent à la porte de l’Évêque, se jettent à ses pieds, le priant de leur donner, dans la montagne, un endroit tranquille, loin des hommes, où ils pourraient prier Dieu. C’était la réponse du Seigneur.
Les sept étoiles du songe merveilleux, c’étaient saint Bruno et ses compagnons.
Qui donc était Bruno ? Un homme riche et savant, très pieux et très bon. Le Saint-Père le Pape venait de le nommer Archevêque de Reims. Mais Bruno refusa ce grand honneur, distribua sa fortune aux pauvres, quitta la ville. Il vint se cacher dans la montagne, pour être seul avec Dieu.
BRIGITTE. — Il faut donc s’en aller loin, tout seul, pour bien servir le bon Dieu ? Pourtant, sur les images, on voit toujours le Seigneur Jésus entouré d’une foule de gens, des malades, des petits enfants.
— C’est vrai. Il en était presque écrasé parfois. Il était si bon. Mais que faisait-Il, chaque soir, après la longue journée où Il avait prêché, guéri les malades ?… Il se retirait dans la montagne pour se retrouver, seul avec Dieu, son Père.
Quand ils veulent accomplir quelque chose de grand, de beau, que font le savant, le poète ? L’un s’enferme dans son laboratoire, l’autre s’égare en pleine campagne. Ils veulent être seuls, pour se donner tout entiers à leur œuvre.
Saint Bruno cherchait donc aussi un coin dans la montagne, pour penser aux choses du Ciel.
C’est pourquoi, en plein mois de juillet, sur les pas du saint Évêque de Grenoble, il montait péniblement ces rudes chemins de Chartreuse.
La porte du Ciel
Regardez. Nous voici en pleine montagne sauvage. Pas d’autre bruit que le grondement du torrent. Ici, les pins sont rois !
Tout au pied de ces grandes forêts sombres, voyez-vous ce tas de maisonnettes blanches. C’est là que vint habiter saint Bruno.
C’est la Grande Chartreuse, la Porte du Ciel.
Dans chacune de ces maisonnettes, habite un Chartreux. Il est presque toujours seul, occupé à prier, à lire, à penser. Au milieu, s’élève la Maison du Seigneur où les Chartreux, tous ensemble, unis aux Saints du Ciel, chantent la « bonté de Dieu ».
Leurs frères, les hommes, peinent dans la vallée. Les uns travaillent de leurs mains, comme l’Ouvrier divin de Nazareth. D’autres soignent les malades, d’autres encore instruisent les enfants ou prêchent l’Évangile, comme le Maître sur les routes de Galilée.
Eux, comme Jésus sur la montagne, ils prient, ils bénissent le Père qui est aux Cieux. Ils ont tout abandonné pour ne plus appartenir qu’au Seigneur. Et leurs prières descendent en grâces sur leurs frères…
Est ce que st bruno a laisse-comme st benoît-des commandements ?
Merci pour votre aide
D’après ce que l’on sait, saint Bruno a fondé des ermitages ; mais je ne crois pas qu’il ait écrit une règle, contrairement à saint Benoît.