Le conte des oiseaux de la crèche

Auteur : Pourrat, Henri .

Temps de lec­ture : 4 minutes

I

l y avait une fois… C’é­tait la grande fois, celle du pre­mier . Il y avait une fois les oiseaux, tout le peuple qui vole et chante, l’a­louette, la seule qui chante en volant, et tous les autres.

Ils sont venus à avant les ber­gers et les mages. C’est le Chante-Matin qui les a éveillés au pre­mier gris de l’aube.

Diu is nas­cu – u‑u-u !

Dieu est né !… Le pesam­ment s’est mis sur pied.

Meuh ! meuh ! Hou ! Et où donc ?

La chèvre, tou­jours en fièvre bêlait déjà :

Bé‑é ! À Bé-éth-lé-em !

Et l’âne en bon vou­loir, de secouer ses oreilles et de braire :

I cau ana ! I cau ana !

Conte de Noël - les animaux : le boeuf

Il faut y aller ! Il faut y aller ! L’âne et le bœuf tout de suite y sont allés. La chèvre a dû s’ac­cro­cher à quelque buis­sons. Les oiseaux eux, pre­nant leur volée sont tous arri­vés à l’é­table, du rouge-gorge au roi­te­let, de la fau­vette à la falourde.

Vous savez ce qu’on dit : l’âne et le bœuf, en récom­pense, une fois l’an, dans la nuit de Noël, reçoivent la parole humaine : ils peuvent par­ler comme les gens.

Les oiseaux à Noël, qui annonce la naissance de Jésus

Mais les oiseaux ont méri­té aus­si. Tous ils ont su chan­ter pour l’En­fant et sa Mère, chan­ter, leur faire fête en l’é­table, sous l’é­toile. Puis la ber­ge­ron­nette est allée cher­cher les ber­gers. Tous de ont donc reçu et pour tout temps, quelque peu de la parole. Il n’est que d’en­tendre leur chant. Ce que savent bien faire les vieux pères des cam­pagnes, ceux qui ont l’es­prit débrouillé et tant soit peu d’oreille.

Ain­si la caille qui, pour remer­cier Dieu de la belle mois­son chante : « Tant il y en a ! » du milieux des fro­ments — et elle dit même à quel prix ils mon­te­ront : autant de coups son chant, autant d’é­cus ce sera.

Ain­si la qui elle, va chan­tant, tout bon­ne­ment — nar­quoi­se­ment peut-être :

La cane et son oeuf de noel

Quand, quand, quand, quand, quand, quand,
Comme la poule de Montferrand 
Je ponds mon œuf une fois l’an 
Fais ce coco blanc, blanc, tout blanc ! 

Dieu sait si tous ils ont chan­té en ce pre­mier Noël, chan­té et rama­gé, gri­sol­lé et tireliré !

Jus­qu’à ce qu’il y ait eu en la nue, sous l’é­toile, pour mieux chan­ter la foi, l’es­pé­rance et l’a­mour, la troupe volante des anges.

Gloria un enfant nous est né


Rubens_Adoration_des_bergers

Source : https://www.bibliotheques-clermontmetropole.eu/overnia/notice.php?q=id:66683

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