Étiquette : <span>Loth</span>

| Ouvrage : Histoire Sainte Illustrée - bd .

Temps de lec­ture : minute
Loth et ses filles fuient la destruction de Sodome et Gomorre et sa femme est transformée en statue de sel

Le Sei­gneur dit à  : « Le péché de et de est mon­té à son comble, je les détruirai ». 

— « Mais, dit Abra­ham, per­drez-vous le juste avec l’im­pie ? S’il y a cin­quante justes, ne par­don­ne­rez-vous pas ? » Il des­cen­dit ain­si jus­qu’à dix. — « S’il y a seule­ment dix justes, dit le Sei­gneur, je ne les per­drai pas ».

Mais les dix justes ne s’y trou­vèrent pas et Dieu fit des­cendre sur ces villes, une pluie de cendre et de feu qui détrui­sit tout : habi­tants, ani­maux et même l’herbe des champs. Cepen­dant, Dieu vou­lant sau­ver la famille d’A­bra­ham, com­man­da à (frère d’A­bra­ham) de fuir avec sa femme et tous les siens, sans se retour­ner. Mais sa femme se retour­na et fut chan­gée en sta­tue de sel.

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Histoire Sainte illustrée .

Temps de lec­ture : 8 minutes

VIII

L’ins­tant d’a­près, les enfants s’en­vo­laient, appe­lés par leur mère, pour se laver les mains avant le dîner, et Ber­nard, un peu son­geur, monologue :

— Ma parole, je découvre mon Ancien Tes­ta­ment en l’ap­pre­nant avec les mar­mots ! Quel carac­tère que ce Père  ! On vou­drait en trou­ver qui lui res­semblent par le temps qui court,… ça nous changerait !

— Tu crois ? dis maman, qui feuillette len­te­ment sa Bible, à la recherche d’un pas­sage. Hé bien ! tiens, lis cette page. Tu seras peut-être encore plus admiratif.

Ber­nard par­court le cha­pitre indiqué.

— C’est épa­tant ! J’a­vais tota­le­ment oublié ça.

— Oublié quoi ? réclame Colette.

— Que , le neveu d’A­bra­ham, pos­sé­dait de vastes terres, que des rois voi­sins les lui avaient volées, qu’A­bra­ham prit les armes, ni plus ni moins, pour déli­vrer Loth pri­son­nier des Ela­mites. Mais ce qui me dépasse, c’est qu’il refuse les richesses du roi de , lequel, ayant béné­fi­cié de sa vic­toire, vou­lait lui en céder une part. Écoute un peu : Abra­ham répond au roi de Sodome : « J’ai éle­vé mes mains vers le Très-Haut. Je ne pren­drai rien de ce qui est à toi, afin que tu ne puisses pas dire : j’ai enri­chi Abraham ! »

Eh bien ! tu sais, des types comme ça, ils sont plu­tôt rares !

Cette conclu­sion inat­ten­due met tout le monde en joie.

Mais Ber­nard ne s’en trouble pas. Il conti­nue… Et, tiens, le Bon Dieu a Lui-même trou­vé que cette atti­tude valait quelque chose, car, après la vic­toire d’A­bra­ham, il a char­gé de le bénir en son nom…

Récit biblique : Melchisédech bénit Abraham

Colette prend un air de mystère :

— Tu ne me ven­dras pas, Ber­nard, mais si je te disais que je n’ai jamais su qui était Melchisédech !

— Et si je te répon­dais que mon igno­rance vaut la tienne !

— Allons, cher­chons et pres­sons-nous, pen­dant que les petits ne sont pas là.

— Tiens, voi­là : Mel­chi­sé­dech, roi de Salem. Tout de même je savais que Salem est la future Jérusalem.

— N’ou­bliez pas, grands enfants que vous êtes, ajoute maman, que ce roi de Salem était en même temps un prêtre choi­si de Dieu pour repré­sen­ter d’a­vance Notre-Sei­gneur Jésus-Christ. Il offrit à Dieu un sacri­fice nou­veau, incon­nu jus­qu’a­lors, celui du Pain et du Vin, image loin­taine du Sacri­fice de la Messe.

— Et tu crois, déclare Ber­nard, solen­nel, en regar­dant Colette, que ça ne vaut pas la peine de relire ça, même quand on est vieux ?

La vieillesse de Ber­nard ! À cette pen­sée, Colette est prise du fou rire. Si bien que les deux petits, qui réap­pa­raissent coif­fés, bros­sés, lavés, demandent :

— Pour­quoi vous riez ?

— Parce que Ber­nard a des manières spé­ciales de racon­ter son His­toire Sainte.

— Oh ! quelles manières, oncle Ber­nard ? Il y a encore un quart d’heure avant le dîner. Dis-nous la fin de l’his­toire d’A­bra­ham. Tu veux bien ?

Et Nicole attrape le cou de Ber­nard et le serre de ses deux petites mains en guise de supplication.

— Si tu m’é­trangles, dit Ber­nard, en fai­sant mine d’é­touf­fer, je serai mort, les morts ne parlent plus.

En un clin d’œil, Nicole se donne une pose assa­gie, Bru­no s’as­sied à la turque sur le sable, et la voix mali­cieuse de Nicole déclare :