Tu… uh… uit !… tu… uh… uit !…
Ajax, l’oiseau des îles, aux plumes éclatantes, sautille rageusement d’un perchoir à l’autre dans sa cage trop étroite.
Pourquoi donc, à cette heure tardive, le vieil Anselme n’est-il pas couché ? Ajax s’agrippe aux barreaux de fer de toutes ses minuscules pattes, rendues nerveuses par la colère ; et, la tête penchée, le bec en avant, ses petits yeux ronds bombés par la curiosité, il fixe le cordonnier.
Tu… uh… uit !… tu… uh… uit !…
« La paix, Ajax ! La paix, mon mignon ! Tu dormiras tout ton saoul la nuit prochaine qui sera celle de Noël. Pour l’heure, les marchands de jouets sont sur les dents et les savetiers débordés. »
La voix du père Anselme ne sonne pas clair : elle est assourdie par les clous que le bonhomme mâchonne.
Pan !… pan !… pan !…
« Hum ! cette empeigne est bien fatiguée ! Allez donc faire de la « belle ouvrage » là-dessus… Enfin !… la maman du petit Claude n’est pas riche et elle a toute une nichée de garçons. »
Pan !… pan !… pan !… Encore un clou ici… et un autre là.
Entre les mains du vieil artisan, la chaussure tourne et retourne.
Tu… hu… uit !… tu… uh… uit !… gronde Ajax, dont la colère monte. Tu n’as donc pas fini ? Te coucheras-tu, espèce de vieux toqué ?
Il ne l’a pas dit, mais le ton y était et l’intention. Anselme, avec qui l’oiseau a lié de longue date une solide amitié, ne s’y est pas trompé.
« La paix, la paix, mon mignon ! Tu comprends que