Temps de lecture : 2 minutesConduits par une étoile, les rois Mages vinrent d’Orient, de très loin, pour voir ce que cet astre nouveau leur annonçait — Arrivés à Jérusalem, l’étoile disparut. Mais quand ils sortirent de la ville, elle apparut de nouveau, et les guida exactement là où se trouvait Jésus. Se prosternant alors ils adorèrent l’Enfant…
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Peu de temps après, on vint dire au Roi Hérode, qui régnait à Jérusalem, que des Rois Mages qui arrivaient de très loin voulaient le voir et qu’ils demandaient : « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître, car nous avons vu son étoile en Orient et nous venons à Jérusalem pour l’adorer ? »
Hérode fut très effrayé de ce qu’on lui disait, parce qu’il craignait qu’un Roi plus puissant que lui ne vînt lui enlever son Royaume. Et toute la ville de Jérusalem eut peur aussi. Hérode fit venir les Rois Mages, leur parla, les questionna, et il sut que le Roi dont parlaient les Mages était le Christ, le Fils de Dieu que les Juifs attendaient d’après les livres des Prophètes. Alors Hérode fit venir les savants, Princes des prêtres et docteurs du peuple, et il leur demanda où le Christ devait naître.
Ils lui répondirent : « À Bethléem, ville de Juda. »
Hérode emmena les Mages chez lui, leur fit beaucoup de questions sur l’étoile qu’ils avaient vue. Ils lui racontèrent que des Anges leur étaient apparus, qu’ils leur avaient annoncé la naissance du Roi des Juifs, le Christ, le Messie promis, le Fils de Dieu, et leur avait ordonné d’aller l’adorer ; qu’ils allaient se mettre en route sans savoir où ils devaient aller, mais qu’au moment de partir, une étoile, plus grosse et plus brillante que toutes les étoiles du ciel, se montra à eux et se mit à avancer devant eux ; elle s’arrêtait quand ils s’arrêtaient et avançait quand ils marchaient ; cette étoile avait disparu quand ils étaient entrés à Jérusalem, et c’est pourquoi ils avaient demandé à voir le Roi des Juifs que leur avaient désigné les Anges.
Hérode les remercia, leur dit d’aller à Bethléem, car c’était là que devait naître le Messie, le Christ, pour sauver tous les hommes, en les délivrant du démon.
« Allez, leur dit le Roi Hérode, informez-vous à Bethléem de cet enfant, et quand vous l’aurez trouvé, revenez me le faire savoir, pour que moi aussi j’aille l’adorer. »
Les Rois Mages le lui promirent et se remirent en route ; aussitôt, leur étoile reparut, ce qui leur causa une grande joie ; et l’étoile marcha devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée à la grotte où était l’Enfant et Marie sa mère, elle s’arrêta.
Chapitre XIX
« Oh ! monologue Pierrot, quelle veine !
Colette a laissé là son tricot.
Je joue à l’escamoteur… un, deux, trois, disparu ! »
Et la malheureuse chaussette s’envole pour s’accrocher à une branche de marronnier. Les pauvres aiguilles branlent au bout du talon, et petit Pierre se tord de rire à les regarder se balancer lamentablement. Tomberont… tomberont pas ! Oh ! que c’est amusant !
Mais que se passe-t-il donc ? Voilà un Pierrot qui ne rit plus et qui même n’en a plus envie du tout.
Qu’est-ce qui lui gratte la gorge et lui pique les yeux ? Il ne saurait guère l’expliquer. Mais « ça » lui vient en même temps qu’autre chose. On dirait une petite voix murmurant tout bas :
« Et tes promesses de ne plus faire de sottises ?… et les sacrifices à inscrire sur le petit cahier qui attend, là, dans la poche de ta culotte ? et la première Communion dans dix jours ? »
Pauvre, pauvre petit ! Comment raccommoder cette affaire-là ? Une des aiguilles est tombée : sûrement tous les « apetissages » qui font le désespoir de Colette vont être tout à fait perdus.
Courons chercher un grand pour nous sortir de là !
Et c’est Bernard qui vient à la rescousse, mais un Bernard fâché, sévère, et qui rend à petit Pierre la chaussette d’une main, les aiguilles de l’autre, en lui disant :
— Si j’étais Colette, qui s’est donné tant de peine pour faire « son pied », tu verrais ce que tu recevrais !
Petit Pierre est très malheureux. Le seul moyen de racheter se sottise, il le sent bien, est d’aller l’avouer ; mais ça, c’est dur, très dur. Seulement, le cahier de sacrifices aurait un gros chiffre de plus, et le petit Jésus serait si content !
S’armant d’un grand courage, Pierrot part à la recherche de Colette, qui, elle-même, avec Annie, André et Nono, fouille le petit bois pour dénicher Yvon, introuvable.
Chapitre XVII
Ainsi va la vie !
Brigitte est partie. Sa mort, si paisible, si douce, a laissé une empreinte qui ne s’effacera plus, ni dans l’âme de Bernard, ni dans celle d’André. Le pauvre petit, surtout, ne peut oublier qu’il a causé, indirectement et bien involontairement, cette mort, et, désormais, il entre dans la voie droite, avec l’intention très nette de ne plus en sortir. M. le curé et Yvon reçoivent à ce sujet des confidences qui doivent réjouir Brigitte au Ciel.
Puis le temps passe, et sur la tristesse des souvenirs, la joie filtre de nouveau, comme un rayon de soleil, au printemps, court sur les neiges d’hiver. L’Ordination approche.
Les garçons et leur bataillon lavent, frottent, astiquent les dalles, les bancs, les stalles de l’église ; on fait un trône pour Monseigneur l’évêque. Les ainés préparent une cavalcade. Tous les chevaux seront réquisitionnés, les vélos aussi. On se prépare à tresser les crinières, à orner les selles ; on fait des flots de rubans pour les brides, et des fleurs de papier pour les guidons.
Jean-Louis organise un groupe de gardes-chasse et de piqueurs, qui prendront la tête du mouvement et feront un concert de fanfares.
Colette, Annie, toutes les petites filles ajoutent des mètres et des mètres aux guirlandes de buis et même de houx, sans souci des piqûres. Légères, les guirlandes devront courir d’un toit à l’autre, car toute la paroisse est en émoi, et les gros pots de géranium ou d’amaryllis s’ornent de magnifiques cache-pots dorés, qui feront ressortir leurs touffes écarlates, au bord des fenêtres des plus humbles demeures.
Un peu avant de commencer la retraite qui le sépare des fêtes du Sacerdoce, Yvon, un soir, a appelé les enfants.