Étiquette : <span>28 novembre</span>

Auteur : Winowska, Maria | Ouvrage : La belle aventure de Catherine - La médaille miraculeuse .

Temps de lec­ture : 9 minutes

Dans les archives de la rue du Bac on conserve un humble cahier avec les notes spi­ri­tuelles de sœur Cathe­rine. Comme sous l’é­corce d’un cra­tère couve la flamme vive, ain­si les paroles cri­blées de fautes d’or­tho­graphe de la « Sœur du Pou­lailler » sont toutes incan­des­centes de zèle uni­ver­sel, de sou­ci dévo­rant pour le salut du monde. Écoutons-la : 

« Dai­gnez, ô Reine des Anges et des hommes, jeter un regard favo­rable sur le monde entier… par­ti­cu­liè­re­ment sur la France et sur chaque per­sonne en par­ti­cu­lier. Il suf­fit que vous veuillez nous sau­ver pour que nous ne puis­sions man­quer d’être sau­vés… O Marie, ins­pi­rez-nous ce qu’il faut deman­der pour notre bon­heur qui sera celui du monde entier… ». 

Obs­cure, cette der­nière phrase d’une splen­deur incom­pa­rable ? N’y a‑t-il pas un seul bon­heur que toute âme réclame ? Ce que Cathe­rine refuse, c’est d’en exclure qui que ce soit. Son cœur « mou­lé » dans celui de la Vierge Imma­cu­lée embrasse l’univers.

Depuis 1830, les voca­tions dans les deux familles reli­gieuses de Saint-Vincent se mul­ti­plient d’une façon « incom­pré­hen­sible ». La petite médaille court, vole à tra­vers le monde, de petites mains, de petites âmes dif­fusent sa pré­sence, elle opère des mer­veilles, parce qu’elle est toute imbi­bée d’a­mour et de prières.

Soeur Catherine chute en revenant de la rue du Bac

Un 8 décembre, sœur Cathe­rine prend son gros para­pluie et s’en va en pèle­ri­nage à la cha­pelle de la rue du Bac. À genoux, très droite, immo­bile, n’ap­puyant à peine que les bouts de ses doigts joints, elle prie. Le soir, elle repart avec ses com­pagnes pour Enghien. En grim­pant dans l’om­ni­bus, elle glisse, se rac­croche, arrive à mon­ter, devient très pâle, sort de sa poche un mou­choir de Cho­let à petits car­reaux, le serre autour de son poi­gnet. Une jeune sœur l’ob­serve curieusement : 

« Ma sœur Labou­ré, est-ce un tré­sor que vous tenez si précieusement » ?