Temps de lecture : 4 minutes Après le départ des Mages, le temps arriva où, selon la loi de Moïse, Marie dut aller à Jérusalem pour présenter l’Enfant Jésus au Temple et offrir un sacrifice. Joseph et Marie étaient pauvres ; ils n’offrirent que deux tourterelles ; les gens riches offraient un agneau. Louis. Pourquoi offrait-on des tourterelles…
Étiquette : <span>2 février</span>
Rêveuse, Marie-Aude, la petite dentellière, regardait sa navette inactive…
« Plus de fil, plus de soie, murmura-t-elle ! Je n’aurai rien à offrir à Notre Dame Marie cette année… »
Ce n’était pourtant ni le courage, ni l’adresse qui manquaient à Marie-Aude ! Petite dentellière adroite, elle était réputée pour la finesse merveilleuse de ses dentelles, de ses délicates incrustations, et les riches dames de la ville se dérangeaient pour venir lui commander leurs fines parures.
Or, cette année-là, Marie-Aude était désolée. Désireuse d’offrir un présent à Notre-Dame, comme toutes les dentellières du pays avaient coutume de le faire en la belle fête de la Purification, elle avait rêvé depuis des mois de tisser en fil de soie un napperon d’autel qui serait le chef-d’œuvre de sa vie !
A l’avance, elle avait imaginé d’accorder harmonieusement ses fils en gracieux épis, en lis des champs, et de tisser finement, si finement en l’honneur de la Sainte Vierge, qu’il ne saurait y avoir plus délicat travail que le sien.
Seulement, la vaillante petite Marie-Aude avait dépensé jusqu’à son dernier sou pour soigner sa chère grand-mère malade, dont elle était le seul soutien, et il lui était impossible d’acheter le moindre fuseau pour Notre-Dame !
* * *
Pensive et triste, Marie-Aude écoute le régulier tic-tac de l’araignée Miette qui tisse, elle, une fine dentelle à la fenêtre et tord son fil en nœuds légers. Marie-Aude aime cette petite araignée besogneuse qui travaille en artiste silencieusement et, en connaisseuse, la jeune fille admire ses trames légères toutes emperlées de la rosée du matin.
« Miette, ma mie, murmure-t-elle, tu as bien de la chance ! » Et Miette, l’humble protégée de Marie-Aude, semble compatir car, insensiblement,
Toute frissonnante, malgré sa cape de laine noire dans laquelle elle s’enveloppe étroitement, mère Yvonne se hâte de rentrer, sur la falaise, à l’abri dans sa maison. Elle a tenu à se rendre à l’office du matin, en ce jour de la fête des cierges, bien qu’à son lever elle ne se soit pas sentie très entrain. Grâce à Dieu, voici le toit familial, bien abrité du vent par la haie d’épines et de genêts. Avant de refermer la porte derrière elle, mère Yvonne jette un regard angoissé vers la mer qui moutonne à l’infini, sous le vent aigre et violent.
Pourquoi a‑t-il voulu partir cette nuit, son Yann, alors qu’aucun pêcheur ne risquerait sa voile par ce temps ? Aussi n’est-ce pas pour le poisson qu’il s’est embarqué avec ses mauvais amis qui gagnent tant d’argent à des besognes louches qu’elle ne peut que soupçonner…
« Lui, fils de pêcheur, murmure-t-elle, un contrebandier, est-ce possible ? »
Et cela ne le rend pas heureux ; il n’aime plus la maison où il paraît si peu, ni sa mère qu’il ne regarde plus en face…
Avec un grand soupir de peine et de lassitude, mère Yvonne est rentrée dans sa demeure, a retiré sa cape. Soigneusement, elle a placé dans le beau chandelier de cuivre qui orne la cheminée le cierge qu’elle a rapporté de la bénédiction, puis s’est accroupie devant le foyer pour ranimer le feu, car elle a froid, très froid…
Non, vraiment, elle ne se sent pas très bien… Elle ne s’occupera même pas de préparer quoi que ce soit pour son déjeuner ; elle ira se coucher tout simplement et, fermant les yeux, dira son chapelet pour ce fils qui est peut-être en perdition, par amour du gain, sur la mer déchaînée. Elle s’assoupit, bercée par le ressac des vagues sur les rochers, au pied de la falaise.
***
Toc ! Toc ! Qui frappe ? C’est Rosine, une brave petite qui habite non loin de chez elle.
« Eh bien ! quoi, mère Yvonne ? Pas de lumière et la nuit vient ! Je suis accourue quand j’ai vu tout noir chez vous. Et déjà