La Présentation de la B. V. Marie

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Le récit de la Pré­sen­ta­tion de Marie au Temple ne nous vient point de l’É­van­gile, qui reste muet sur la vie de la Vierge jus­qu’au jour de l’An­non­cia­tion. C’est une antique tra­di­tion qui nous donne quelques détails à ce sujet. De même que la pre­mière Anne, épouse d’El­ca­na, avait voué au Sei­gneur son fils Samuel au Temple de Jéru­sa­lem, de même Anne, épouse de Joa­chim, avait réso­lu, dans sa recon­nais­sance, d’of­frir à Dieu le tré­sor qu’elle avait reçu de sa libé­ra­li­té. Lorsque Marie eut trois ans, Anne et Joa­chim la condui­sirent au Temple pour accom­plir leur vœu. Et quel ne fut pas leur éton­ne­ment de voir la jeune vierge gra­vir toute seule, d’un pas modeste mais ferme, les degrés du Temple, pour se pré­sen­ter au grand-prêtre ! Marie demeu­ra dans les dépen­dances du sanc­tuaire, où elle gran­dit dans le ser­vice de Dieu, la prière, les menus tra­vaux, la lec­ture et la médi­ta­tion des Livres Saints. Les Pères grecs ont com­mu­né­ment admis et prê­ché la Pré­sen­ta­tion au Temple : les Églises d’O­rient en célé­braient la fête dès le VIe siècle. En Occi­dent, la fête est plus récente en 1372, un gen­til­homme fran­çais, nom­mé Phi­lippe de Mai­zières, atta­ché à la cour du roi de Chypre en qua­li­té de chan­ce­lier, fut envoyé comme ambas­sa­deur auprès du pape Gré­goire XI, à Avi­gnon ; c’est là qu’il eut l’oc­ca­sion de lui racon­ter avec quelle magni­fi­cence les Grecs célé­braient la Pré­sen­ta­tion le 21 novembre. Le Pape intro­dui­sit alors cette fête à Avi­gnon et Sixte-Quint la ren­dit obli­ga­toire dans l’É­glise uni­ver­selle en 1585.

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