Étiquette : <span>Promesse</span>

| Ouvrage : Histoire Sainte Illustrée - bd .

Temps de lec­ture : 2 minutes
Abraham emmène Isaac pour le Sacrifice
Isaac porte le bois du Sacrifice
Abraham sacrifie Isaac ; l'ange le retient.
Abraham : Le bélier sacrifié à la place d'Isaac

Toutes les espé­rances d’ repo­saient sur son fils , lors­qu’une nuit, pour éprou­ver sa foi, le Sei­gneur deman­da à l’heu­reux père, de lui sacri­fier son fils ché­ri. Fidèle jus­qu’à l’hé­roïsme, le vieux patriarche emme­na le jeune homme au lieu dési­gné. Après trois jours de marche, il lais­sa en arrière les deux ser­vi­teurs et l’âne et s’a­van­ça seul avec Isaac vers la mon­tagne du . Isaac se lais­sa lier sur le bûcher et offrir au Seigneur.

Au moment où Abra­ham allait frap­per son fils, un ange arrê­ta son bras. Se retour­nant, il aper­çut un bélier embar­ras­sé par ses cornes dans un buis­son ; il le prit et l’of­frit à la place d” Isaac. — « Puisque vous m’a­vez obéi, dit le Sei­gneur, toutes les nations de la terre seront bénies par Celui qui sor­ti­ra de vous ».

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Histoire Sainte illustrée .

Temps de lec­ture : 9 minutes

VI

Ber­nard vient d’ar­ri­ver en tapi­nois. Il ferme sans bruit la porte d’en­trée, tra­verse silen­cieu­se­ment le ves­ti­bule et lance un regard de gaie­té mali­cieuse vers le jar­din, où tout le monde semble réuni.

Bru­no fait une page d’é­cri­ture ; Nicole, Pierre, pen­chés sur de petites tables, apprennent leurs leçons.

Ber­nard cal­cule sa dis­tance, prend son élan, passe comme un bolide au-des­sus de la tête des enfants ahu­ris, fait un réta­blis­se­ment mer­veilleux au beau milieu du groupe et, les talons joints, salue.

On entend maman dire à tra­vers les rires :

— Écoute, Ber­nard, tu nous don­ne­ras des mala­dies de cœ ! Tombes-tu du ciel, décidément ?

— Tout juste, ma tante, j’en arrive, en per­mis­sion de huit jours. Il paraît que je suis fati­gué par mes der­niers vols au firmament !

— Fati­gué, peste ! qu’est-ce que ce serait si tu ne l’é­tais pas ? pro­teste Colette. Allons, assieds-toi et dis-nous un peu posé­ment d’où te vient cette aubaine.

— Il est très vrai que nous avons fait ces jours-ci une série de vols en for­ma­tion de com­bat qui ont deman­dé des efforts sérieux. Ça a très bien mar­ché. Le colo­nel est content, il a don­né des per­mis­sions. Voilà.

— Jacques ne nous en avait pas parlé.

— Mais vous savez pour­tant que je ne fais pas par­tie de l’es­ca­drille de Jacques. C’est la nôtre qui a « trin­qué » toute la semaine. Nous avons été jus­qu’à la mer. Ce golfe Per­sique, quelle beau­té ! Et puis nous avons sur­vo­lé la Chal­dée, pas­sé au-des­sus de Ur, et j’ai cru me sou­ve­nir qu’ avait dû naître là au temps jadis. Nous avons tra­ver­sé toute la Mésopotamie.

Les trois petits, le nez au vent, ont com­plè­te­ment oublié leurs leçons et écoutent, muets d’admiration.

Mais Nicole, comme prise d’une idée subite, inter­rompt tout à coup :

— Enfon­cée, tante Colette, enfoncée !

— Enfon­cée ?… quelle expres­sion, et pourquoi ?

— Parce que l’oncle Ber­nard y est allé avant vous, au pays de l’His­toire Sainte !

Colette ne semble nul­le­ment consternée.

— Tant pis pour lui ! Il va fal­loir qu’il vous fasse un cours à ma place.

Cha­cun s’at­ten­dait aux pro­tes­ta­tions véhé­mentes de Ber­nard. À la sur­prise géné­rale, il répond :

— Jus­te­ment. Colette a beau croire que je suis un grand fou, je n’ai tout de mème pas com­plè­te­ment per­du la tête, ni même la mémoire. Et c’est toute l’His­toire Sainte qui défi­lait sous mes yeux en sur­vo­lant ces grandes plaines. J’au­rais vou­lu vous avoir là, près de moi dans ma car­lingue, vous les petits, pour vous faire voir ce pays d’Abraham.

Carte des voyages d'Abraham, d'Ur à Canaan

Cela me parais­sait mer­veilleux de son­ger aux dis­tances qu’il par­cou­rut pour obéir à Dieu. Moi, je les sur­vo­lais en quelques heures, mais lui…

Tâchez de le suivre avec moi.

Ber­nard sort de sa poche une carte d’é­tat major et l’é­tale sur ses genoux. Arri­vez ici, les petits. Regar­dez-moi ça. Habi­ter la Chal­dée, tra­ver­ser la Méso­po­ta­mie, reve­nir à Sichem, des­cendre en Égypte, et fina­le­ment s’ins­tal­ler dans cette val­lée que vous voyez là, près d’Hé­bron, dites-moi s’il y a beau­coup d’hommes aujourd’­hui à en faire autant ?

— Mais pour­quoi qu’il a cou­ru comme ça ? ques­tionne Bru­no de son petit air posé.

— Pour obéir à Dieu. Abra­ham a été l’ même, l’o­béis­sance héroïque.

— Raconte alors.

— Mais oui, je raconte. Seule­ment vous ne connais­sez que le cinq cents à l’heure ! D’a­bord, il faut savoir qu’A­bra­ham était un des­cen­dant de Sem et qu’à l’é­poque où il vivait en Chal­dée, les hommes étaient presque tous deve­nus plus ou moins idolâtres.