Un soir de noël, un vieux cordonnier se reposa dans son petit magasin en lisant : « La visite des hommes sages à l’Enfant Jésus. » À la lecture des cadeaux que les bergers et les rois mages apportèrent à la crèche, il se dit : « Si demain était le premier Noël, et si Jésus devait être né ce soir dans cette ville, je sais ce que je lui donnerais ! »
Il se leva et prit d’une étagère deux petites chaussures en cuir neige-blanc le plus mou, avec des boucles argentées lumineuses qu’il venait de finir : « Je lui donnerais cela, mon travail le plus fin. Que sa mère sera heureuse ! Mais je suis un vieil homme idiot, pensa-t-il avec un sourire. Le Maître n’a aucun besoin de mes pauvres cadeaux. »
Remettant les mignonnes chaussures à leur place, il souffla la bougie, et alla se reposer. Il ferma ses yeux, quand il entendit une voix qui appelait son nom. « Martin ! » Intuitivement, il reconnut cette voix. « Martin, tu as envie de Me voir. Demain je passerai devant ta fenêtre. Si tu me vois, offre-moi ton hospitalité : je serai ton invité et m’assiérai à ta table. »









Ah ! dès que s’apaisa le tumulte de la bataille, durant laquelle ils s’étaient cachés tous les deux derrière une tenture, comme ils les ont cherchés !… Dans tout le château désert et ruiné, sinistre comme si la mort y rôdait encore, ils ont appelé… crié… Pleuré, aussi ; car dans la chère demeure ravagée, l’écho de leur propre voix répondait seul, lugubrement, à leurs appels ; et toutes les portes béantes ou enfoncées ouvraient sur des salles vides, abandonnées, glacées…