Parmi les deux Saturnin que mentionne aujourd’hui le Martyrologe, l’un martyr à Rome, l’autre martyr à Toulouse, nous ne parlerons que du dernier. Saturnin, ou Sernin, fit partie du groupe de missionnaires envoyé en Gaule par le pape Fabien, vers l’an 250. Il fixa son siège à Toulouse, où il érigea une chapelle à côté du monument public qu’on appelle encore le Capitole. Les prêtres païens qui desservaient ce temple prétendirent que la présence de Saturnin faisait taire les oracles des dieux. Résolus à se débarrasser du gêneur, ils ameutèrent la foule contre lui, le firent arrêter et conduire au Capitole. Saturnin refusa énergiquement de sacrifier aux idoles : « Je ne connais qu’un seul Dieu, dit-il ; c’est à lui que j’immole des victimes de louange. Quant à vos dieux, je sais qu’ils ne sont que des démons et que vous les honorez vainement par des sacrifices d’animaux, au prix de la perte de vos âmes. Comment voulez-vous que je craigne ceux pour qui, selon vous, je suis une cause d’épouvante ? » Cette réponse ne fit qu’exciter ses ennemis. On le roua de coups, puis on l’attacha à la queue d’un taureau. La bête, rendue furieuse par les cris de la populace, s’élança du haut des degrés, entraînant Saturnin, dont la tête fut fracassée sur les marches et dont les membres déchiquetés furent semés à travers la ville.
Saint Saturnin, Évêque et Martyr
Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri


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