La confirmation
C’était au temps de la Grande Révolution, au pays d’Anjou. La guillotine était installée en permanence à Angers où l’on poursuivait de tous côtés les prêtres qui n’avaient pas voulu quitter le pays. Tel était le cas d’un saint curé de village du nom de Noël. Son dévouement à toute épreuve lui valait d’ailleurs l’admiration des fidèles et c’était à qui lui préparerait la cachette la plus sûre. A la métairie de la Comouillère, l’abbé Noël se sentait particulièrement chez lui, car on l’y entourait de la plus affectueuse vénération. René Landry, le fils aîné de la famille, avait 12 ans. Il aimait de tout son cœur l’abbé qui le prenait souvent sur ses genoux et il n’était jamais plus heureux que lorsqu’il pouvait lui rendre service.
Intrépide agent de liaison, il le rejoignait au fond des bois, lui portant des livres ou du linge. Il avait aussi le secret de lui dénicher des cachettes introuvables afin de permettre au courageux confesseur de célébrer la Sainte Messe.
Depuis près de trois ans toutefois celui-ci n’avait pu trouver la possibilité de faire faire la Première Communion aux enfants de sa paroisse. Ayant établi son quartier général dans une ferme perdue au milieu des bois, il entreprit d’y préparer une vingtaine d’entre eux, dont le jeune René. On imagine ce que fut cette préparation et les leçons données tantôt dans un champ de genêts tantôt sous une hutte de charbonnier ! Enfin