Catégorie : <span>La Lettre de la Péraudière</span>

| Ouvrage : La Lettre de la Péraudière .

Temps de lec­ture : 13 minutes

Pen­dant douze ans, de 1956 à 1968, au cours de nom­breux séjours à San Gio­va­ni Roton­do, nous avons eu l’a­van­tage de beau­coup appro­cher le et de par­ler avec des per­sonnes qui avaient été l’ob­jet de ses bien­faits. On ne pour­ra jamais, sans doute, tel­le­ment ils sont nom­breux, les racon­ter tous. Des livres ont déjà été écrits sur le P. Pio. Voi­ci quelques traits authen­tiques qui ne sont pas dans les livres. Ils nous ont été racon­tés par les inté­res­sés eux-mêmes. 

Les parfums du Padre Pio 

Mon­sieur D.N. de Bol­za­no pre­nait ses vacances à Rimi­ni, sur les rives de l’A­dria­tique. Sa femme, dési­reuse de le rame­ner à la pra­tique reli­gieuse, lui avait don­né à lire le livre de Maria Winos­ka Le vrai visage du Padre Pio, paru en fran­çais chez Fayard et tra­duit en ita­lien. Se pro­me­nant sur la plage, M. D.N. lisait l’ex­cellent petit livre. Sou­dain, il arrive au cha­pitre consa­cré aux par­fums du P. Pio. De nom­breuses per­sonnes affir­maient avoir sen­ti ces par­fums inex­pli­cables et déli­cieux, d’une façon inat­ten­due, soit à San Gio­van­ni Roton­do, soit ailleurs dans le monde : atten­tion sur­pre­nante du P. Pio à leur endroit. Mon­sieur D.N. par­cou­rut tous les témoi­gnages et conclut : « C’est tout de même mal­heu­reux, en plein XXe siècle, de lire de pareilles sot­tises. » Sans bar­gui­gner, il jette le livre à la mer.

Sa femme, cepen­dant, insis­ta pour qu’il la condui­sît à San Gio­va­ni Roton­do. Il finit par céder et fit en voi­ture plus de quatre cents kilomètres. 

Le vrai visage du padre Pio - Maria Winowska

À son arri­vée, seul un frère capu­cin se trou­vait devant l’é­glise. Il sai­sit le voya­geur au débar­qué : « Vou­lez-vous faire bénir votre voi­ture par le P. Pie ? Vous pas­se­rez par la porte du jar­din. » Mon­sieur D.N. accep­ta et ren­dez-vous fut pris. 

À l’heure dite, le P. Pio vint en effet, bénir la voi­ture. Mais il ne dit pas un seul mot à son chauf­feur qui s’é­ton­na fort, auprès du frère. « Si vous vou­lez par­ler au P. Pio vous n’a­vez qu’à vous confes­ser à lui. » Mon­sieur D.N. médi­ta quelque temps l’as­tu­cieuse réponse. Il finit par se déci­der et prit son tour au confes­sion­nal. Le moment venu, il s’a­ge­nouilla devant le P. Pio et fit sa . Celui-ci lui dit « Je te don­ne­rai l’ab­so­lu­tion dans trois mois, si tu reviens ! » Mon­sieur D. N. explo­sa ! mais je viens de faire plus de quatre cents kilo­mètres et ma femme m’at­tend dans l’é­glise pour com­mu­nier avec moi ! » Le Padre Pio main­tint sa déci­sion. Le ton mon­ta de part et d’autre. Fina­le­ment M. D.N. se leva et partit. 

Au comble de la fureur, il ramène sa femme à l’hô­tel, se plaint véhé­men­te­ment de l’af­front qui lui a été fait. Et la pauvre femme effon­drée se disait : « Hélas, que j’ai pei­né pour rien ! » Mon­sieur D.N. décide le dépars immé­diat et réclame la note. Un bel éclat ! 

Auteur : Quenette, Luce | Ouvrage : La Lettre de la Péraudière .

Temps de lec­ture : 18 minutes

« , hei­lige Nacht. »

Une his­toire vraie

Un saint curé 

Le 24 décembre 1818, mon­sieur le curé Josef Mohr reve­nait à son pres­by­tère d’O­ben­dorf, après le bap­tême du der­nier né de la famille Köh­ler. Oben­dorf veillait sous la neige. C’est un joli vil­lage au bord de la Sal­zach, à 15 km au nord de Salz­burg. Mon­sieur le curé était jeune (né le 11 décembre 1792) et très pieux. Sa paroisse, par consé­quent, vivait édi­fiante et sage. Mon­sieur le curé, rentre à la nuit, sen­tait la recon­nais­sance débor­der de son cœur de prêtre. Il venait de don­ner à l’É­glise un petit chré­tien. Et cette nuit sainte, nuit com­men­cée, il mon­te­rait à l’au­tel pour la messe de , messe mer­veilleuse que la cho­rale ren­drait encore plus belle car Oben­dorf jouis­sait d’un curé musi­cien et d’un orga­niste excellent, ins­ti­tu­teur au petit vil­lage voi­sin d’Arns­dorf. Cet orga­niste s’ap­pe­lait Franz Xaver Gru­ber. Mon­sieur le curé l’a­vait en grande ami­tié et sou­vent, les deux amis se réunis­saient pour la plus grande gloire de Dieu : le cure chan­tait, et Gru­ber l’ac­com­pa­gnait sur sa guitare.

La première inspiration

Ce soir-là, mon­sieur le curé avait donc grand besoin de se recueillir et de remer­cier Dieu dans l’at­tente de la grande action de minuit. Mais, tan­dis qu’il médi­tait hum­ble­ment le mys­tère de la sainte nati­vi­té, une grande paix l’en­va­hit, avec le désir d’ex­pri­mer les douces pen­sées qui affluaient dans son âme. Sans effort, comme d’un seul jet, il écrivit :

Stille Nacht, heilige Nacht, 
Alles schläft ; einsam wacht
Nur das traute hochheilige Paar.
Holder Knabe im lockigen
Haar, Schlaf in himmlischer Ruh !

Intra­dui­sibles ! parce que chaque langue a son génie, ces syl­labes rêveuses et dis­crètes, semées du doux éclat des voyelles encras­sées, rare­ment libres et brillantes, sans l’é­tin­cel­le­ment des langues « du Sud ».

Je tra­duis pour qui ignore la langue des lie­der, ce qui est bien per­mis. Mais je tra­duis le sens, exprès, sans tenir compte de la mélo­die que mon­sieur le curé n’a­vait pas encore :