II
IL y a eu de nombreux conciliabules entre les enfants, puis avec M. le Curé et moi. Les débordements d’imagination de Madeleine recevaient quelques douches de Marcel et de Sabine plus prosaïques, et nous corrigions petit à petit le projet qui prenait forme.
André s’occupait seul de son côté. Allongé sur une chaise-longue dans la prairie qui entoure sa gentille maison rose il a appelé un jour sa cousine Madeleine.
ANDRÉ
Écoute, Madeleine. J’ai une idée pour la fête du Christ-Roi. Un Roi a une armée et des sujets « civils ». Je vais m’occuper de l’armée du Roi, de ses soldats, de ceux qui se battent pour Lui. De ceux qui se font tuer pour Lui. Toi tu t’occuperas des civils.

MADELEINE
Oui, je veux bien. Qu’est-ce que tu feras ?
ANDRÉ
Je prépare un ou deux petits actes que nous jouerons.
MADELEINE
Très bien. Je t’aiderai pour les costumes.
ANDRÉ
Il n’y en aura pas. La scène se passe de nos jours. La fête du Christ-Roi date de 1925.