Elle n’était point riche, la vieille Maria… Durant de longues années, ses mains s’étaient durcies au labeur de la terre, et maintenant elle pouvait faire le bilan d’une rude vie de travail, mais non pas celui d’un bas de laine gonflé d’écus. Pourtant, dame Maria n’était pas dépensière. Elle savait se contenter de peu : le lait de sa chèvre, les œufs de ses poules et les légumes de ses champs avaient bien suffi durant de longues années à la subsistance de sa vie courageuse.
Restée veuve, sans enfant, elle n’avait pas voulu fermer son cœur à l’affection. Elle avait adopté François, un petit voisin resté, lui aussi, tout seul sur la terre au soir d’un terrible orage qui avait laissé son papa et sa maman foudroyés dans les champs à côté d’un chariot de foin.
Le petit était gentillet, bouclé comme un chérubin, avec de grands yeux qui reflétaient la pureté du Bon Dieu.
Maria l’avait pris en disant simplement : « Mon petit gars, c’est moi qui serai ta maman ! »
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La vie est pénible pour une femme seule à la campagne ; que de durs travaux il lui avait fallu exécuter !
Rien ne rebutait dame Maria :