Étiquette : <span>Genèse</span>

Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Histoire Sainte illustrée .

Temps de lec­ture : 19 minutes

I.

— Nicole, Bru­no, j’ai quelque chose à vous dire.

Bru­no, qui est en train de démon­ter posé­ment les ailes d’un gros papillon méca­nique, répond sans tour­ner la tête :

— Ça sera-t‑y intéressant ?

— Tu n’en sau­ras rien si tu n’é­coutes pas.

Tou­jours immo­bile, le papillon en mains, Bru­no dit :

— J’é­coute.

— Ah mais ! pas comme ça… Et Colette, qui rit mal­gré elle, sai­sit dans ses bras le petit homme et le plante sur ses genoux.

— Que diriez-vous, Nicole et toi, si je vous fai­sais la classe ?

— Toi tante Colette ? Quelle veine !

— Et une fameuse classe encore. Je vous appren­drais l’.

— Oh ! dit Nicole, tu nous achè­te­ras des livres neufs. Est-ce qu’ils auront des images ?

— Bien mieux que ça. Je ne me ser­vi­rai pas de livre, mais de l’a­vion de papa.

Les deux enfants ouvrent de grands yeux qui disent qu’ils ne croient pas un mot de cette « blague-là »…

Colette s’en amuse.

— C’est la pure véri­té. Je vais com­men­cer par grim­per un de ces jours dans l’Oi­seau-Bleu, pour aller voir, de mes yeux, le vrai pays de l’His­toire Sainte. En ren­trant, je vous racon­te­rai tout, et, si vous êtes sages, peut-être qu’un jour ou l’autre, je vous emmè­ne­rai aussi.

Nicole empoigne par les épaules son petit frère muet d’é­ton­ne­ment et lui fait faire deux ou trois pirouettes éche­ve­lées… aux­quelles Colette met un terme en disant :

— Atten­dez un peu ! Avant de com­men­cer ces leçons mer­veilleuses, il faut que vous me disiez ce que vous savez déjà. Asseyons-nous là, sous les lau­riers-roses. Je vais te poser, Nicole, une drôle de ques­tion. Dis-moi, le monde a‑t-il tou­jours existé ?

— Oh ! non.

— Alors, qu’est-ce qu’il y avait avant ?

— Rien.

— Rien, si tu veux par­ler des choses créées, des astres, des plantes, des ani­maux, des hommes, etc… Mais il y avait Dieu, Dieu qui est éter­nel, c’est-à-dire qui n’a pas eu de com­men­ce­ment et qui n’au­ra pas de fin.

Bru­no écar­quille des yeux tout ronds et, de sa voix pla­cide demande :

— Alors, si nous, on est mort, le Bon Dieu, Lui, est encore vivant ?

Dieu créa le monde

— Oui, mon ché­ri, le Bon Dieu est vivant depuis tou­jours et pour tou­jours. Vois-tu, Il est le maître de la vie et de la mort. C’est Lui qui en dis­pose, Lui qui crée la vie, c’est-à-dire qui la donne à qui Il lui plaît ; Lui qui la retire à notre corps quand ça Lui convient. Lui seul est éter­nel. Sa puis­sance est si grande, son bon­heur si com­plet, que rien au monde ne peut y ajou­ter. Seule­ment ce n’est pas tout. Si le Bon Dieu est infi­ni­ment heu­reux, il est aus­si infi­ni­ment bon. Il a pen­sé : Si je don­nais un peu de mon bon­heur à quelqu’un ?