Sainte Jeanne de Chantal, Veuve

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Jeanne Fré­miot naquit à Dijon le 23 jan­vier 1572. Elle per­dit pré­ma­tu­ré­ment sa mère et fut éle­vée par un père éner­gique. En 1592, elle épou­sa le baron de Chan­tal. Celui-ci, en sa qua­li­té de che­va­lier des ordres du roi Hen­ri IV, s’ab­sen­tait sou­vent pour se rendre soit à la cour, soit à l’ar­mée. Jeanne devait alors admi­nis­trer le domaine : elle pro­fi­tait d’un contact plus étroit avec ses gens pour leur faire du bien ; les pauvres et les malades de la contrée étaient l’ob­jet de sa com­pas­sion et de sa cha­ri­té. Elle eut six enfants, dont quatre vécurent. Mais voi­ci que M. de Chan­tal vint à mou­rir d’un acci­dent de chasse. La jeune veuve, d’a­bord incon­so­lable, réso­lut bien­tôt d’ap­par­te­nir à Dieu seul. À la suite d’un ser­mon de saint Fran­çois de Sales, elle recon­nut dans l’é­vêque de Genève celui qui devait être le guide de son âme. La sage direc­tion du pré­lat, orale et épis­to­laire, fit faire à Mme de Chan­tal des pas de géant dans la voie de la sain­te­té une sain­te­té nul­le­ment com­pas­sée, mais pra­tique, simple et aimable, qui ins­pi­rait aux ser­vi­teurs cette bou­tade : « Le pre­mier direc­teur de Madame ne la fai­sait prier que trois fois et nous en étions tous ennuyés. M. de Genève la fait prier à toutes les heures du jour et cela n’in­com­mode per­sonne. » Elle enten­dit bien­tôt l’ap­pel à la vie reli­gieuse à peu près libé­rée de ses obli­ga­tions de mère de famille, elle quit­ta tout, sur le conseil de son saint direc­teur. On sait que Celse, son jeune enfant, celui qui devait être le père de la mar­quise de Sévi­gné, s’é­tait cou­ché sur le seuil en défiant sa mère de lui pas­ser sur le corps : Jeanne dut se rai­dir pour consom­mer le sacri­fice. Elle fut, avec saint Fran­çois de Sales, la fon­da­trice de l’Ordre de la Visi­ta­tion, qui connut un suc­cès immense. À la mort de l’é­vêque de Genève, elle prit pour direc­teur saint Vincent de Paul. Sans cesse sur les routes pour de nou­velles fon­da­tions, elle était par­tout accla­mée par le peuple. Elle mou­rut à Mou­lins le 13 décembre 1641. Son corps fut rame­né à Anne­cy, où il repose auprès de celui de saint Fran­çois de Sales.

Vous aimerez aussi :

Les commentaires sont fermés.