Persan de naissance et d’une famille illustre, Aphraate s’était fait chrétien. Il quitta bientôt son pays pour aller s’enfermer dans une cabane près d’Édesse, en Mésopotamie. Persuadé de la nécessité de la mortification, il ne prenait comme nourriture qu’un morceau de pain mangé le soir au coucher du soleil ; pour dormir, il s’étendait sur une natte de jonc posée sur la terre nue, et il ne possédait qu’une seule tunique, très grossière. L’arianisme faisant alors de terribles ravages sous la protection de l’empereur Valens, Aphraate crut de son devoir de le combattre de toutes ses forces. Il sortit de sa retraite à l’âge de 80 ans pour prémunir les fidèles contre le venin de l’erreur et les animer à souffrir la persécution. L’empereur lui dit qu’il aurait mieux fait de rester dans sa cellule : « La charité m’ordonne de secourir mes frères, répondit Aphraate. Si, me trouvant hors de la maison de mon père, je voyais quelqu’un y mettre le feu, devrais-je le laisser faire tranquillement ? On a mis le feu à la maison du Seigneur : j’ai donc quitté ma cellule pour venir l’éteindre. » La mort de Valens ayant rendu la paix à l’Église, Aphraate rentra dans sa cabane, où il mourut au début du Ve siècle.
Saint Aphraate, Solitaire
Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri


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