Le Mont Carmel est une cime de Palestine où le prophète Élie se retirait dans les intervalles de ses missions. Une tradition, autorisée par la liturgie, rapporte que, le jour de la Pentecôte, parmi les premiers convertis des Apôtres, se trouvèrent des hommes qui avaient mené une vie ascétique à l’exemple des prophètes Élie et Élisée et que Jean-Baptiste, par sa prédication, avait préparés à l’avènement du Christ. Ayant eu le bonheur de jouir des entretiens et de l’intimité de la Bienheureuse Vierge Marie, ils furent les premiers à lui élever un sanctuaire, qu’ils construisirent sur le Mont Carmel, à l’endroit même où Élie, jadis, avait vu s’élever une nuée, figure de la Vierge. Comme ils honoraient tout spécialement Marie, on les appela les Frères de la Bienheureuse Marie du Mont Carmel : ce sont les ancêtres de ceux que nous appelons maintenant les Carmes et les Carmélites… Le 16 juillet 1251, Marie apparut à leur Supérieur général d’alors, saint Simon Stock, et lui remit l’habit qui devait être leur signe distinctif : le scapulaire, longue pièce d’étoffe pendant sur les épaules. Dans la suite, de nombreuses indulgences furent attachées au port du scapulaire, tout petit morceau d’étoffe, réduction du scapulaire des Pères Carmes. Récemment même on a permis de remplacer ce petit scapulaire par une médaille. Dans son apparition à saint Simon Stock, la Vierge promettait que celui qui mourrait pieusement, revêtu du scapulaire, serait préservé du feu de l’enfer. Plus tard, dans une révélation au pape Jean XXII, elle ajouta que ceux qui mourraient revêtus de ce saint habit seraient délivrés des flammes du Purgatoire le samedi d’après leur mort. Mais précisons, avec Benoît XIV, que le scapulaire n’a point, à lui seul, valeur de talisman. Pour échapper à l’enfer, il faut mourir « pieusement ». Pour ce qui est de la prompte délivrance du Purgatoire, il faut en plus avoir gardé la chasteté de son état, récité tous les jours le Petit Office de la Sainte Vierge ou le Bréviaire et fait maigre le mercredi et le vendredi de chaque semaine : toutes pratiques pouvant être remplacées par d’autres indiquées par le confesseur [1].
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- [1] Lacau, Précieux trésor des indulgences, p. 114.↩


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