Saint Jean de la Croix, Confesseur et Docteur de l’Église

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Né en 1542, dans la Vieille-Cas­tille, Jean essaie divers métiers, tour à tour char­pen­tier, tailleur, sculp­teur, peintre, sans se fixer dans aucun. Admis comme infir­mier à l’hô­pi­tal de Médi­na, il se révèle de suite le plus cha­ri­table et le plus dévoué des gardes-malades. On l’o­riente vers le sacer­doce. À 21 ans, il entre chez les Carmes Miti­gés, qui l’en­voient pas­ser quatre années à l’U­ni­ver­si­té de Sala­manque. Là il édi­fie par sa par­faite inno­cence et se montre un élève brillant qu’on charge de faire devant ses condis­ciples de véri­tables leçons. Dégoû­té d’une règle qui lui paraît trop facile, il pense à entrer chez les Char­treux, lorsque sainte Thé­rèse, la grande réfor­ma­trice du Car­mel, lui pro­pose de fon­der des cou­vents de Carmes Déchaux. L’Ordre sera contem­pla­tif et apos­to­lique ; les reli­gieux por­te­ront une robe de grosse bure, ser­rée d’une cour­roie, et ils iront pieds nus ; Jean pren­dra le nom de Jean de la Croix. Thé­rèse est âgée de 52 ans, Jean en a 25 : pen­dant cinq années, il est à la fois son père spi­ri­tuel et son dis­ciple. Bien­tôt les Carmes Miti­gés, jaloux du suc­cès de la réforme, font enfon­cer les portes des cel­lules, s’emparent des papiers et emmènent Frère Jean, qu’ils enferment dans un cachot. Il ne par­vien­dra à s’en­fuir que huit mois après, et il fau­dra l’in­ter­ven­tion du pape Gré­goire XII pour que les Réfor­més obtiennent de se gou­ver­ner eux-mêmes, hors de la tutelle des Miti­gés… Jean de la Croix allait tou­jours au plus dif­fi­cile par la voie la plus rude. Un jour qu’il priait devant un cru­ci­fix, il enten­dit Jésus lui poser cette ques­tion : « Jean, que veux-tu en récom­pense de tes tra­vaux ? Souf­frir et être mépri­sé pour vous », répon­dit-il. Sainte Thé­rèse a dit à son sujet : « Je ne sais quel sort fait qu’il n’y ait jamais per­sonne qui se sou­vienne de lui. » En effet, pri­vé de toute charge, aban­don­né de tous, per­sé­cu­té jus­qu’en son exil, il fut mena­cé d’être expul­sé d’Es­pagne et envoyé en Amé­rique. Il mou­rut le 14 décembre 1591. Ses grands ouvrages mys­tiques lui ont méri­té le titre de Doc­teur de l’Église.

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