Le Très-Saint Rosaire

Le Rosaire est cette prière com­po­sée d’un triple cha­pe­let où alternent les Pater, les Ave et les Glo­ria, dans l’é­vo­ca­tion des faits prin­ci­paux de la vie de Jésus ou de Marie. « Déco­rée du nom de Rosaire, dit le pape Léon XIII, cette prière a quelque chose du suave par­fum des roses et de la grâce des guir­landes fleu­ries ; elle est bien faite pour hono­rer la Vierge, saluée comme la « Rose mys­tique » du Para­dis, où elle règne en sou­ve­raine, le front ceint d’un dia­dème étoi­lé. » L’in­ter­mi­nable répé­ti­tion des mêmes for­mules convient émi­nem­ment à la prière, « lan­gage de l’a­mour qui n’a qu’un mot, et, le redi­sant tou­jours, ne le répète jamais » ¹. « Savou­rons de notre mieux les belles for­mules du Cre­do, du Pater, de l’Ave, du Glo­ria Patri, et rap­pe­lons-nous sans conten­tion d’es­prit le mys­tère ou le fait dont le sou­ve­nir édi­fiant nous est pro­po­sé : for­mules et mys­tères, nous diri­geant dou­ce­ment vers Dieu et l’au-delà, nous met­tront « en état de prière » ; notre âme, ber­cée et por­tée par eux, se sera un ins­tant déta­chée des choses de la terre ou n’y aura plus pen­sé que pour apprendre à les puri­fier et à les sanc­ti­fier. » ² Le cha­pe­let et le rosaire consti­tuent d’ailleurs une prière très agréable à Marie et par­ti­cu­liè­re­ment effi­cace. C’est pour­quoi les papes, notam­ment Léon XIII et Pie X, ont si ins­tam­ment recom­man­dé cette dévo­tion au monde chré­tien. La fête de Notre-Dame du Rosaire fut ins­ti­tuée pour rap­pe­ler la fameuse vic­toire de Lépante, obte­nue le dimanche 7 octobre 1571 grâce à la réci­ta­tion du cha­pe­let, vic­toire où fut bri­sé l’is­la­misme qui mena­çait d’en­va­hir l’Eu­rope. Célé­brée à l’o­ri­gine en cer­tains lieux seule­ment, elle fut éten­due à toute l’É­glise en recon­nais­sance d’un nou­veau suc­cès rem­por­té en Hon­grie, l’an 1716, sur les mêmes adversaires.

1. Lacor­daire. ↩︎
2. Bri­cout, Dic­tion­naire pra­tique des connais­sances reli­gieuses. ↩︎