Sainte Jeanne d’Arc, Vierge

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Jeanne naquit vrai­sem­bla­ble­ment le 6 jan­vier 1412, à Dom­re­my. Ses parents, Jacques d’Arc et Isa­belle Romée, étaient de petits culti­va­teurs. Elle gran­dit dans les jeux et les tra­vaux des champs, sans rece­voir aucune ins­truc­tion : elle ne sut jamais ni lire ni écrire. Très pieuse, elle pas­sait à l’é­glise le temps que lui lais­sait son tra­vail. À 13 ans et demi, elle enten­dit, dans le jar­din de son père, une voix, celle de saint Michel, accom­pa­gné de sainte Cathe­rine et de sainte Mar­gue­rite, lui racon­tant « la pitié qui était au royaume de France » et lui annon­çant sa voca­tion de guer­rière. Jeanne gar­da son secret jus­qu’en mai 1428, où ses voix, plus pres­santes, la som­mèrent de par­tir. On connaît sa démarche à Vau­cou­leurs, son arri­vée près du dau­phin Charles à Chi­non, son entrée en guerre avec son éten­dard por­tant l’ins­crip­tion « Jesus Maria », la prise d’Or­léans, le sacre de Charles VII à Reims, la bles­sure de Paris. Fina­le­ment cap­tu­rée à Com­piègne par les Bour­gui­gnons, la Pucelle fut livrée aux Anglais, leurs alliés, qui l’emprisonnèrent dans une tour de Rouen. La chambre où elle allait pas­ser de si tristes mois était gar­dée par cinq misé­rables sou­dards qui se firent un jeu de l’in­sul­ter jour et nuit. Les Anglais l’ac­cu­saient d’a­voir usé contre eux « d’en­chan­te­ments cri­mi­nels et de sor­cel­le­ries ». L’é­vêque de Beau­vais, Cau­chon, qui était à leur solde, consen­tit à orga­ni­ser un vaste pro­cès dont la conclu­sion fut de décla­rer les visions de Jeanne « fic­tives et dia­bo­liques » et la Pucelle elle-même « scan­da­leuse, schis­ma­tique et sus­pecte d’hé­ré­sie » pour y avoir cru obs­ti­né­ment sans consul­ter per­sonne. On lui pré­sen­ta une for­mule d’ab­ju­ra­tion qu’elle signa en fai­sant un cercle et une croix. Du coup elle fut absoute, mais condam­née à la pri­son per­pé­tuelle et on lui don­na l’ordre de ne plus por­ter désor­mais que des vête­ments de femme. Or, un jour, elle fut mise dans l’o­bli­ga­tion de reprendre ses habits d’homme : on pous­sa les hauts cris, on la décla­ra « relapse », c’est-à-dire retom­bée dans son péché, et on la condam­na au bûcher. Elle mou­rut le 30 mai 1431, répé­tant au milieu des flammes : « Jésus, Jésus ! ». — Vingt-cinq ans plus tard, le 7 juillet 1456, l’ar­che­vêque de Reims, com­mis­saire du pape, annu­lait solen­nel­le­ment à Rouen les douze articles d’ac­cu­sa­tion jadis for­gés contre Jeanne… et, le 6 juillet 1919, Jeanne d’Arc était ins­crite au cata­logue des Saints. Bien­tôt après on la décla­rait patronne de la France. Sa fête litur­gique est fixée au 30 mai ; la solen­ni­té offi­cielle, qui a rang de fête natio­nale, se célèbre le 2e dimanche de mai.

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