Étiquette : <span>Saint Amand</span>

Auteur : Goyau, Georges | Ouvrage : À la conquête du monde païen .

Temps de lec­ture : 3 minutes

V

Saint Amand

Aucun saint du VIIe siècle ne fut un plus grand voya­geur que  : il por­tait le Christ aux Slaves, jus­qu’au sud du Danube ; il le por­tait aux Basques des Pyré­nées ; mais il fut sur­tout l’a­pôtre de la .

Récit de l'évangélisation de la BelgiqueFils d’une noble famille d’A­qui­taine, on l’a­vait vu, tout jeune, mener à Tours, auprès de la Basi­lique, une vie de moine, et puis, à Bourges, une vie de reclus. Sa pié­té, aux alen­tours de 620, — il avait alors une tren­taine d’an­nées, — le pous­sa vers la Ville Éter­nelle : il vou­lait voir la tombe de l’a­pôtre Pierre, et ce fut là qu’il se sen­tit la voca­tion de missionnaire.

La bour­gade d’El­none, sur la Scarpe, actuel­le­ment Saint-Amand-les-Eaux, fut le siège du monas­tère qui devint son quar­tier géné­ral. De là, par la Scarpe et l’Es­caut, ses moines pou­vaient des­cendre en barque jus­qu’à la mer ; à proxi­mi­té, pas­saient les grandes routes romaines. À pied, en barque, la pré­di­ca­tion du Christ dans les val­lées de l’Es­caut et de la Lys voyait s’ou­vrir devant elle des voies faciles ; et le pays de Gand, dix années avant que saint Éloi ne s’en occu­pât, enten­dait la parole de saint Amand. Il recru­tait des moines comme il pou­vait ; il en trou­vait par­mi les cap­tifs de guerre, ou par­mi les esclaves que des mar­chands ame­naient en Gaule. Ces moines visaient sur­tout à faire des bap­têmes par grandes masses ; l’é­du­ca­tion chré­tienne vien­drait ensuite. Dès qu’on obte­nait d’une popu­la­tion qu’elle ren­ver­sât elle-même ses idoles, on sen­tait que le Christ avait déjà fait un grand pas, le ter­rain pour lui était deve­nu libre.

Les bords de la Meuse, après ceux de l’Es­caut, enten­daient la parole de saint Amand ; trois ans durant, il par­cou­rait le dio­cèse de Maes­tricht, et en devint évêque.