Philippe Néri naquit à Florence en 1515. Après une enfance choyée et préservée, qu’il passa dans sa famille de notaires, ses parents le confièrent à un oncle drapier. Mais lui résolut de laisser le monde pour le service de Dieu. Il partit à Rome afin de mener de pair le labeur intellectuel et le travail de sa sanctification. Il s’adonnait avec soin à la mortification et à la prière, faisant de l’une la condition de l’autre : « Qui veut prier sans se mortifier, dira-t-il quelque jour, ressemble à l’oiselet qui voudrait voler avant d’avoir des ailes. » Et, pour encourager les débutants : « Il est nécessaire, ajoutera-t-il, de se renoncer même dans des choses qui semblent des bagatelles. C’est ainsi qu’on s’accoutume à vaincre dans les grands combats ». Il laissa bientôt les livres pour mener, sans quitter Rome, la vie érémitique. Dans sa retraite, il adressait à Dieu des implorations enflammées : « Pourquoi, Seigneur, ne m’avoir donné qu’un cœur pour vous aimer ? Pourquoi, du moins, ce cœur est-il si étroit, si petit ? » Ordonné prêtre à 36 ans, Philippe commença ses travaux apostoliques. Conformément aux réunions pieuses ou « oratorios » qui existaient déjà dans certaines villes d’Italie, Néri invita bientôt chez lui ses pénitents pour leur donner quelques exhortations familières sur des sujets de dévotion : ce furent les « réunions de l’après-midi ». Il y ajouta dans la suite les « réunions du soir », plus largement ouvertes, puis les « réunions du dimanche ». Précurseur lointain de nos patronages et de nos cercles catholiques, il savait allier la distraction à la dévotion : il faisait chanter des cantiques en langue vulgaire et des motets polyphoniques composés exprès pour « oratorio » ; il agrémentait le tout des réflexions facétieuses que lui suggérait sa bonne humeur proverbiale. En plus de ces réunions, Philippe visitait les pauvres, catéchisait les enfants à l’abandon, passait de longues heures à confesser. D’une parfaite pureté lui-même, il parvenait, dit-on, à distinguer, par leur bonne ou mauvaise odeur, ceux qui étaient chastes et ceux qui ne l’étaient pas. En 1575, il fonda un institut de clercs séculiers, l’Oratoire de Rome. Le saint mourut à 80 ans, le 26 mai 1595.
Saint Philippe Néri, Confesseur
Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri


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