Saint Bruno, Confesseur

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Bru­no, né à Cologne vers 1032, alla tout jeune fré­quen­ter les écoles fort célèbres de Reims et se diri­gea ensuite sur celles de Paris. L’ar­che­vêque de Reims, infor­mé de ses brillants suc­cès, le nom­ma « éco­lâtre » — c’est-à-dire direc­teur des hautes études — de sa cathé­drale. Lec­teur en théo­lo­gie, Bru­no réunit autour de sa chaire des jeunes gens d’é­lite, par­mi les­quels Eudes de Châ­tillon (le futur pape Urbain II) et Hugues de Châ­teau­neuf (le futur évêque de Gre­noble). On son­geait à le nom­mer arche­vêque de Reims quand on apprit que, renon­çant au monde et à toutes ses charges, Bru­no était par­ti pour le cloître. Il s’é­tait reti­ré à Molesmes, près de saint Robert. Mais la soli­tude ne lui parut pas assez pro­fonde. Au com­men­ce­ment de 1084, il se diri­gea vers Gre­noble avec six com­pa­gnons. Pen­dant qu’ils appro­chaient de la ville, l’é­vêque Hugues, ancien élève de Bru­no, vit en songe sept étoiles tom­ber à ses pieds, se rele­ver, tra­ver­ser des mon­tagnes désertes, pour s’ar­rê­ter dans un lieu sau­vage, appe­lé Char­treuse. C’é­tait une indi­ca­tion de la Pro­vi­dence, dont Hugues eut bien­tôt l’ex­pli­ca­tion, quand les sept voya­geurs se pré­sen­tèrent devant lui : il les accom­pa­gna jus­qu’au désert, où le plan du monas­tère fut vite arrê­té. L’Ordre des Char­treux venait de naître. Les ermites goû­taient au milieu de leurs pri­va­tions une joie sans mélange, quand un mes­sage de Rome vint, en 1090, man­der le saint fon­da­teur auprès du pape Urbain II, son ancien élève. Consi­dé­rant cet appel comme un ordre de Dieu, Bru­no adres­sa de tou­chants adieux à ses frères et par­tit pour Rome. Au bout de quelque temps, il obtint d’Ur­bain II la per­mis­sion de se reti­rer en Calabre, où il fon­da une nou­velle char­treuse. C’est là qu’il mou­rut le 6 octobre 1101.

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