Notre-Dame de la Merci

Au XIII^e siècle, à l’é­poque où la plus vaste et la plus belle par­tie de l’Es­pagne était sou­mise au joug des Sar­ra­sins, et où d’in­nom­brables fidèles étaient rete­nus sous leur cruelle ser­vi­tude au risque de leur salut éter­nel, la Bien­heu­reuse Vierge Marie, appa­rais­sant une nuit à saint Pierre Nolasque, à saint Ray­mond de Pen­na­fort et à Jacques I^er, roi d’A­ra­gon, leur dit qu’il serait très agréable à son Fils et à elle-même de voir fon­der un Ordre reli­gieux ayant pour but d’ar­ra­cher les cap­tifs à la tyran­nie des Sar­ra­sins. Après avoir confé­ré entre eux, ils entre­prirent de fon­der un ins­ti­tut en l’hon­neur de la Vierge Mère, sous le vocable de Notre-Dame de la Mer­ci (c’est-à-dire N.-D. du Rachat). Aux trois vœux habi­tuels de reli­gion, les asso­ciés ajou­taient celui de demeu­rer comme otages au pou­voir des païens, si la déli­vrance des chré­tiens l’exi­geait. Le roi leur per­mit d’ar­bo­rer sur leur poi­trine les armoi­ries de la mai­son d’A­ra­gon et s’oc­cu­pa de faire approu­ver l’Ordre par le pape Gré­goire IX. Afin de rendre à Dieu et à la Vierge de dignes actions de grâces pour un si grand bien­fait et une ins­ti­tu­tion si secou­rable, le Siège Apos­to­lique éten­dit à l’É­glise uni­ver­selle la fête de Notre-Dame de la Merci.