On fait, semble-t-il, un contresens quand on donne à cette fête le titre de saint Pierre-ès-liens : car l’Église honore aujourd’hui non pas saint Pierre en prison, mais les liens qui servirent à attacher le Prince des Apôtres. L’origine de la fête est d’ailleurs clairement indiquée dans les leçons du Bréviaire. Sous l’empire de Théodose le Jeune, son épouse Eudoxie reçut à Jérusalem, entre autres dons précieux, une chaîne de fer, celle, affirmait-on, dont Hérode s’était servi pour retenir prisonnier l’Apôtre Pierre. L’impératrice, après l’avoir pieusement vénérée, la fit envoyer à sa fille Eudoxie à Rome, où le Souverain Pontife la compara avec une autre chaîne dont le même bienheureux Apôtre avait été chargé sous l’empereur Néron. Toutes deux alors se rejoignirent de telle façon qu’elles parurent ne plus former qu’une seule chaîne fabriquée par le même ouvrier. Ce miracle — et de nombreuses guérisons — fut le point de départ des grands honneurs rendus à ces liens sacrés, et le motif pour lequel l’église du titre d’Eudoxie, dans le quartier de l’Esquilin, fut dédiée sous le vocable de Saint-Pierre-aux-liens. C’est aussi pour en perpétuer la mémoire qu’on institua la fête du 1ᵉʳ août : remplaçant ainsi par une solennité en l’honneur du chef de l’Église les cérémonies païennes qui avaient lieu ce jour-là en l’honneur de l’empereur Auguste.
Saint Pierre aux Liens
Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri


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