De la première vie de Marie-Madeleine, nous savons seulement qu’elle était pécheresse et que, du fond de l’abîme de sa dégradation, elle jeta sur Jésus un regard de douleur, de repentir et d’amour. Toute couverte de sa honte, elle vint auprès du Sauveur dans la maison du Pharisien, elle tomba à ses genoux et, sans une parole, arrosa les pieds de Jésus de ses larmes, les essuya de ses cheveux et les baisa humblement. Au grand scandale de son hôte, le Maître la laissa faire et lui dit simplement : « Tes péchés te sont remis… Ta foi t’a sauvée ; va en paix. » Marie, sœur de Lazare, se plaisait à honorer Jésus, l’hôte de Béthanie, à s’asseoir à ses pieds, à écouter sa parole : méritant de s’entendre dire qu’elle avait choisi la meilleure part. Presque seule avec Marie et saint Jean, Madeleine resta au pied de la Croix, représentant tous ceux à qui Jésus avait pardonné. Le matin de Pâques, elle faisait partie du groupe de saintes femmes qui se hâtaient vers le sépulcre pour embaumer le corps du Maître. Tandis qu’elle se désolait devant le tombeau vide, Jésus l’appela par son nom et la chargea d’annoncer sa résurrection aux disciples. Devenue ainsi messagère du Christ, elle a mérité qu’on dise le Credo le jour de sa fête, comme aux messes des Apôtres. Selon les traditions provençales, peu de temps après l’Ascension, Marie-Madeleine, avec Lazare, Marthe et quelques autres, fut jetée par les Juifs dans une barque sans rames ni voiles, qui, préservée du naufrage, aborda miraculeusement à Marseille. Marie-Madeleine se retira dans une grotte de la montagne, la Sainte-Beaume, et c’est de là que, trente ans après, son âme s’envola vers le Seigneur.
Sainte Marie-Madeleine, Pénitente
Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri


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