Commémoraison de saint Paul, Apôtre

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Né à Tarse, en Cili­cie, dans la pre­mière décade de l’ère chré­tienne, l’en­fant reçut le nom de Saul. Plus tard seule­ment, quand il entra en contact avec le monde païen, l’A­pôtre prit, sui­vant un usage assez fré­quent, un sur­nom grec : Paul. Sa famille, affi­liée au par­ti pha­ri­sien, semble avoir joui d’une cer­taine aisance, puis­qu’il tenait de son père le titre de citoyen romain. Tout jeune, il fut envoyé à Jéru­sa­lem pour se pré­pa­rer, à l’é­cole de Gama­liel, aux fonc­tions de scribe. Il n’en apprit pas moins un métier manuel, celui de fabri­cant de toiles de tentes. Sa haine du nom chré­tien ne connais­sait pas de bornes : après avoir assis­té au mar­tyre de saint Etienne, il se mit à rava­ger l’É­glise, enchaî­nant et livrant aux pri­sons hommes et femmes. Il par­tait dans ce but à Damas, quand il fut ter­ras­sé sur le che­min [1] et mira­cu­leu­se­ment conver­ti. Après s’être reti­ré en Ara­bie, il revint à Damas, où il se mit à prê­cher l’É­van­gile et à confondre les Juifs. Ceux-ci, dans leur colère, réso­lurent de le faire mou­rir, mais les chré­tiens connurent le com­plot et favo­ri­sèrent sa fuite. Paul se ren­dit alors à Jéru­sa­lem : il y vit Pierre et les autres Apôtres. Mis­sion­naire infa­ti­gable, il com­men­ça ses inces­santes tour­nées apos­to­liques en Asie-Mineure, en Grèce et dans les îles de la Médi­ter­ra­née. En plus des dan­gers mul­tiples qui accom­pa­gnaient les voyages de ce temps-là, il avait à se méfier des Juifs qui, le pour­sui­vant de leur haine, ne cher­chaient qu’à lui dres­ser des embûches : plu­sieurs fois il leur échap­pa de jus­tesse. Devant une telle atti­tude, Paul s’a­dres­sa sur­tout à la popu­la­tion païenne, méri­tant ain­si le sur­nom d” « Apôtre des Gen­tils ». Une pre­mière fois les Juifs réus­sirent à le faire arrê­ter. Après deux ans de pri­son, il en appe­la à César et fut conduit à Rome : il pro­fi­ta de sa demi-déten­tion pour conqué­rir des âmes au Christ et com­po­ser plu­sieurs de ses épîtres. Acquit­té, il ne res­ta pas long­temps libre. Un second pro­cès se ter­mi­na par le mar­tyre : l’A­pôtre eut la tête tran­chée en 67. Ses restes, ense­ve­lis d’a­bord sur la voie d’Os­tie, furent trans­por­tés aux Cata­combes en 258, puis ren­dus à leur pre­mière sépul­ture, là où s’é­le­va sous Constan­tin la basi­lique de Saint-Paul-hors-les- murs. De petite taille et de san­té ché­tive, Paul avait une âme de feu. Sa vie fut l’exacte appli­ca­tion de ses deux devises : « Imi­ter le Christ et le Christ cru­ci­fié » et « se faire tout à tous pour les gagner tous ».

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  1. [1] Voir au 25 jan­vier.

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