Norbert vit le jour à Xanten, en Basse-Lotharingie vers l’an 1080. D’abord clerc courtisan, il se laissa griser par ses succès mondains. Mais, un jour d’orage, il fut désarçonné, précipité dans la poussière et contraint de demander grâce : « Seigneur, s’écria-t-il, comme Paul sur le chemin de Damas, que faut-il que je fasse ? » Une réponse frappa son oreille : « Cesse de faire le mal et pratique le bien ». Sur-le-champ, Norbert se retira dans une abbaye pour travailler à l’amendement de son âme. Revenu à la collégiale de Xanten tout transformé, il essaya de déterminer ses confrères à une vie plus réglée, mais ils ne voulurent rien entendre. Se souvenant alors que « nul n’est prophète en son pays », il distribua ses biens aux pauvres et partit pour le Languedoc où résidait le pape Gélase II. Celui-ci l’investit de la mission de prêcher partout où le porteraient ses pas. Norbert, tout heureux, reprit la route du Nord, s’adjoignit un compagnon en la personne d’Hugues de Fosse et marcha sans argent et sans chaussures, ne se souciant ni du gîte ni du couvert. À l’étape, les deux errants convertissaient, pacifiaient, guérissaient. Le pape Calixte II exhorta Norbert à la création d’un Ordre religieux en vue de promouvoir la régénération cléricale. Le saint choisit comme emplacement un affreux désert, aux émanations insalubres, du nom de Prémontré ; il installa ses disciples dans des abris de fortune groupés autour d’une pauvre chapelle. Tandis que son Ordre se répandait rapidement, l’acclamation populaire, sanctionnée par le légat du pape, le fit archevêque de Magdebourg. Les abus pullulaient dans son diocèse : il lui fallut reprendre les clercs dévoyés et les seigneurs cupides : ce ne fut pas sans exciter des récriminations, des rancunes et des représailles. Saint Norbert mourut dans la nuit du 5 au 6 juin 1134.
Saint Norbert, Archevêque de Magdebourg
Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri


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