Issu de la famille des comtes de Nevers, Guillaume naquit vers le milieu du XIIe siècle. Ses parents, pour assurer son avenir, lui obtinrent deux canonicats, mais il les refusa, préférant aller vivre dans la solitude au monastère du Grand-Mont, diocèse de Limoges. Il quitta cette retraite pour entrer dans l’ordre plus sévère de Cîteaux. Élu archevêque de Bourges, hiver comme été, il garda son habit monastique, sous lequel il portait continuellement un cilice ; fidèle à la règle cistercienne, il s’interdit pour toujours l’usage de la viande, quoiqu’il en fît servir aux étrangers qui mangeaient à sa table. Lorsque la France entière fut frappée d’interdit par le pape Innocent III à cause de l’inconduite du roi Philippe-Auguste, Guillaume, loin de plier devant la menace des courtisans ou de se joindre à ceux qui conjuraient le Saint-Père de révoquer son arrêt, ne craignit pas d’ordonner la suspension du culte : les orgues se turent, les chants cessèrent dans les églises, on refusa la sépulture aux morts. Dieu d’ailleurs changea le cœur du roi qui, repentant et soumis, rentra dans le sein de l’Église et rendit à Guillaume son estime et son amitié. Le saint archevêque, ayant pris mal au cours de ses prédications d’Épiphanie, mourut le 10 janvier 1209.


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