Sainte Louise de Marillac, Veuve

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Louise de Marillac, d’une grande famille du royaume, naquit à Paris en 1591. Elle per­dit sa mère dès sa plus tendre enfance et son père à l’âge de 13 ans. Confiée à un oncle, de bonne heure elle vou­lut entrer chez les Filles de la Pas­sion, mais, faute de san­té, elle ne fut pas admise. On lui fit épou­ser Antoine Le Gras, secré­taire des com­man­de­ments de la reine : à par­tir de ce jour, elle fut appe­lée « Made­moi­selle Le Gras », selon le titre qu’on don­nait alors aux femmes mariées de la bour­geoi­sie. Elle per­dit son mari, mort pré­ma­tu­ré­ment, puis ses deux oncles, vic­times de leur oppo­si­tion à Riche­lieu. Saint Vincent de Paul, son direc­teur, la char­gea de visi­ter ses Confré­ries de Cha­ri­té : ce qu’elle fit pen­dant trente ans, mal­gré une san­té fra­gile. En pro­vince, tout allait bien, mais, à Paris, les grandes dames qui avaient don­né leur nom aux confré­ries, n’ar­ri­vaient pas à ser­vir elles-mêmes les pauvres : la plu­part du temps elles délé­guaient leurs ser­vantes, et les pauvres n’é­taient pas assez bien trai­tés. Saint Vincent pen­sa qu’en met­tant à la dis­po­si­tion des Dames de la Cha­ri­té des ser­vantes atti­rées à ce ser­vice uni­que­ment par l’a­mour des pauvres, ces incon­vé­nients dis­pa­raî­traient. Mlle Le Gras fut char­gée de la for­ma­tion morale et pra­tique de ces ser­vantes béné­voles. D’où les Filles de la Cha­ri­té, dont les tâches furent mul­tiples : soin des malades à domi­cile et dans les hôpi­taux, assis­tance des pauvres, ins­truc­tion de la jeu­nesse popu­laire, hos­pices d’en­fants trou­vés, soins aux galé­riens et aux bles­sés sur les champs de bataille, etc. L’ins­ti­tu­tion pros­pé­ra et s’a­dap­ta constam­ment aux nou­velles condi­tions de vie : c’est actuel­le­ment une immense armée aux qua­rante mille cor­nettes blanches. La sainte fon­da­trice mou­rut le 15 mars 1660. Elle disait à ses filles : « Soyons bien affables et douces à nos pauvres : ce sont nos maîtres, il faut les aimer ten­dre­ment et les res­pec­ter fortement. »

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.