Né vers 229 d’une riche famille de Haute-Égypte, il perdit ses parents à l’âge de quinze ans et, pour se dérober aux horreurs de la persécution, alla se cacher au désert. La Providence l’y retint toute sa vie en lui faisant découvrir au pied d’une montagne une caverne dans le voisinage de laquelle se trouvaient un palmier et une source d’eau limpide. C’est là que Paul passa quatre-vingt-dix ans dans la pénitence et la contemplation. Dieu révéla l’existence du saint solitaire à l’ermite saint Antoine, qui le chercha pendant trois jours. Les deux saints, dès l’abord, se mirent à louer Dieu ensemble. Ce jour-là, un corbeau, qui d’ordinaire apportait à Paul la moitié d’un pain, en déposa un tout entier auprès d’eux. Après qu’ils eurent passé la nuit en prières, Paul déclara qu’il allait bientôt mourir et demanda comme grâce d’être enseveli dans le manteau qu’Antoine avait reçu naguère de saint Athanase. Saint Antoine s’empressa d’aller chercher la précieuse relique. En revenant, il aperçut l’âme de Paul qui s’élevait vers le ciel. Arrivé à la grotte, il trouva le corps du saint solitaire agenouillé dans l’attitude de la prière. Comme il n’avait pas de quoi creuser le sol, deux lions, venant du fond du désert, firent avec leurs pattes un trou capable de contenir un homme. Antoine y déposa pieusement le corps, enveloppé du manteau de saint Athanase, puis il s’éloigna, emportant comme souvenir la tunique que Paul s’était confectionnée avec des feuilles de palmier. Paul avait 113 ans et Antoine 90.


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