Saint Jean Eudes, Confesseur

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

Jean Eudes naquit au vil­lage nor­mand de Ri, près d’Ar­gen­tan, le 14 novembre 1601. Après ses études au col­lège des Jésuites de Caen, il fit sa théo­lo­gie à l’U­ni­ver­si­té de cette même ville, mais refu­sa par humi­li­té de prendre ses grades. Il fut reçu en 1623 dans la Congré­ga­tion de l’O­ra­toire par le P. de Bérulle lui-même. La peste ayant écla­té dans le pays d’Ar­gen­tan, il s’of­frit pour sou­la­ger ses com­pa­triotes. Puis il se mit à prê­cher des mis­sions : il en prê­cha au moins cent dix, qui duraient six semaines, sinon davan­tage. Il emme­nait avec lui des auxi­liaires, jus­qu’à vingt-cinq par­fois. De l’o­ra­teur, il pos­sé­dait toutes les qua­li­tés, notam­ment un exté­rieur noble et majes­tueux, une voix souple et sonore… ; ajou­tons l’as­cen­dant que donne une sain­te­té véri­table, et l’on com­pren­dra qu’il ait réuni devant sa chaire des foules consi­dé­rables, jus­qu’à 40.000 per­sonnes, assure-t-on. Il prê­cha même une mis­sion devant la Cour, à Ver­sailles et à Saint-Ger­main-en- Laye. Pour pou­voir plus faci­le­ment réa­li­ser les fon­da­tions qu’il médi­tait, il quit­ta l’O­ra­toire. Par l’une de ses péni­tentes, Marie Des­val­lées, que Dieu condui­sait par des voies extra­or­di­naires, il connut sa triple mis­sion : créer une Congré­ga­tion d’hommes, puis une Congré­ga­tion de femmes, et pro­mou­voir le culte du Sacré-Cœur. Il fon­da, en effet, la Congré­ga­tion de Jésus et Marie, dite des Eudistes, pour éta­blir des sémi­naires. Il fon­da aus­si l’Ordre de Notre-Dame-de-Cha­ri­té pour le ser­vice des repen­ties : c’est de là qu’en 1835 devait sor­tir un Ordre très pros­père, la Cha­ri­té du Bon-Pas­teur d’An­gers. Par sa parole et ses écrits — car, entre ses mis­sions, il trou­va le temps d’é­crire de nom­breux ouvrages — Jean Eudes fut, selon le mot de saint Pie X, le Père, le Doc­teur et l’A­pôtre du culte litur­gique des Saints Cours de Jésus et de Marie : ceci avant les appa­ri­tions de Paray-le-Monial. Égal dans la bonne et la mau­vaise for­tune, d’une patience inal­té­rable au milieu des haines et des per­sé­cu­tions de ses enne­mis, en par­ti­cu­lier des jan­sé­nistes, d’une per­sé­vé­rance invin­cible à pour­suivre ses entre­prises, Jean Eudes eut une influence consi­dé­rable. Il mou­rut le 19 août 1680.

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