Notre-Dame des Ardents

Ouvrage : Le Saint du Jour | Auteur : Berthet, Abbé Henri

L’an 1105, une mala­die affreuse, connue sous le nom de « feu ardent », enva­hit l’Ar­tois. Pas une ville, par une bour­gade ne fut épar­gnée. Les membres atteints de ce mal hor­rible deve­naient noirs comme du char­bon et tom­baient en pous­sière ; la main se déta­chait du bras, le pied de la jambe, et l’in­flam­ma­tion gagnait d’un membre à l’autre. Lam­bert, évêque d’Ar­ras, bri­sé de dou­leur à ce spec­tacle, vint épan­cher ses prières avec ses larmes devant l’au­tel de Marie. Il fut exau­cé. Dans la nuit du 21 mai, la Vierge appa­rut suc­ces­si­ve­ment à deux hommes, Itier et Nor­man, enne­mis irré­con­ci­liables. Elle leur don­na l’ordre à cha­cun d’al­ler trou­ver l’é­vêque d’Ar­ras pour lui deman­der de sa part de veiller avec eux dans l’é­glise toute la nuit du same­di sui­vant au dimanche ; que là, au pre­mier chant du coq, elle leur remet­trait un cierge allu­mé ; qu’ils en feraient tom­ber quelques gouttes dans un vase plein d’eau ; qu’ils don­ne­raient à boire de cette eau aux malades ; que ceux qui rece­vraient ce remède avec foi seraient gué­ris. Nor­man vint trou­ver l’é­vêque, qui ne crut point au mes­sage. Itier se pré­sen­tant à son tour, Lam­bert lui dit que Nor­man venait de lui tenir pareil lan­gage. Comme Itier pro­fé­rait des paroles de haine à l’é­gard de son enne­mi, l’é­vêque fut frap­pé du témoi­gnage concor­dant des deux adver­saires. Il réus­sit à les récon­ci­lier et les rejoi­gnit à l’é­glise le same­di soir tout se pas­sa comme la Vierge l’a­vait indi­qué. On conserve encore à Arras une par­celle du cierge mira­cu­leux [1].

  1. [1] D’a­près Les Petits Bol­lan­distes, au 21 mai.

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