Saint Pie V, Pape

Michel Ghis­lie­ri naquit en 1504, non loin d’A­lexan­drie, dans le Pié­mont. Ses parents, de pauvres vigne­rons, lui confièrent bien­tôt la garde de leur maigre trou­peau. Deux Domi­ni­cains, ayant ren­con­tré le petit pâtre, deman­dèrent la per­mis­sion de l’emmener dans leur couvent, où il reçut le nom d’A­lexan­drin. Il devint suc­ces­si­ve­ment reli­gieux, prêtre, inqui­si­teur, com­mis­saire géné­ral du Saint-Office, évêque, car­di­nal et enfin pape en 1566. Sur le siège pon­ti­fi­cal, il fut aus­si éner­gique que dans ses diverses charges pré­cé­dentes. Il assai­nit Rome en expul­sant des femmes de mau­vaise vie et des Juifs dont les habi­tudes d’u­sure scan­da­li­saient l’o­pi­nion publique. Il pour­sui­vit sans relâche et par­tout les pro­tes­tants : en Alle­magne, il lut­ta contre Maxi­mi­lien II, en Angle­terre contre Eli­sa­beth, au roi de France Charles IX, il écri­vit : « Si Votre Majes­té veut faire fleu­rir son royaume, qu’elle en extirpe l’hé­ré­sie et qu’elle ne souffre dans ses États que le seul exer­cice de la reli­gion catho­lique. » Les Turcs atta­quaient Malte et les îles avoi­si­nantes avec des cruau­tés abo­mi­nables. Pie V ligua contre eux l’Es­pagne et la Répu­blique de Venise, et réus­sit en 1571, grâce à l’in­ter­ces­sion de la Vierge implo­rée par la réci­ta­tion du Rosaire, à gagner la fameuse bataille de Lépante. Ce Pape, si éner­gique contre les enne­mis de l’É­glise, le fut aus­si contre les abus qui régnaient dans l’É­glise même. Il éta­blit la Congré­ga­tion de l’In­dex, réfor­ma le Bré­viaire romain, pro­mul­gua un nou­veau Mis­sel. Il mou­rut en 1572.